Six centièmes ont départagé Yuri Mansur et Grégory Wathelet dans le Grand Prix 5* de Fontainebleau
Au terme d’un barrage à onze disputé, Yuri Mansur a finalement été le meilleur en fin d’après-midi à Fontainebleau, avec Miss Blue-Saint Blue Farm, née Miss Blue Mystic Rose. Le Brésilien à la veste jaune a tenu bon face à une offensive belge de Grégory Wathelet sur Bond Jamesbond de Hay ainsi que Gilles Thomas avec Ermitage Kalone. Pourtant présents en nombre, les Bleus n’ont eu qu’un seul représentant au barrage.
Reconnaissable entre tous grâce à sa veste jaune, qu’il est le seul à arborer à haut niveau et qui lui a permis de sortir du lot lorsqu’il est arrivé du Brésil il y a des années, Yuri Mansur s’est encore un peu plus démarqué aujourd’hui à Fontainebleau. En conclusion d’un nouveau joli cru du Printemps des sports équestres, l’Auriverde a en effet été le meilleur du Grand Prix 5* grâce à l’excellente Miss Blue-Saint Blue Farm.
Cet après-midi, sous le ciel bellifontain voilé et face à beaucoup de public, l’épreuve reine du concours a eu de faux airs des Jeux olympiques de Paris 2024, dont une dizaine d’obstacles étaient présents sur la piste. La tour Eiffel, l’oxer représentant le Petit Prince, le triple aux couleurs du métro parisien, ou encore le mur montrant un vitrail de la cathédrale Notre-Dame, ont notamment été disposés par le duo de chef de piste de l’échéance versaillaise, Grégory Bodo accompagné de Santiago Varela. Bien que relevé et notamment composé d’un double, un triple en début de tour, ainsi qu’une rivière, le tour a engendré des fautes partout, y compris sur le premier oxer, qui a notamment privé Antoine Ermann et Marc Dilasser de barrage. Tous deux ont pourtant délivré des prestations convaincantes, respectivement sur Floyd des Prés et Make My Day Z*du Gèvres.

Grégory Wathelet a dû s’avouer vaincu aujourd’hui sur la carrière des Princes.
© PSV-Morel/FFE
Onze barragistes… dont un seul Tricolore !
Onze couples se sont finalement affrontés au barrage, dont le tracé assez long a poussé les couples engagés dans la course au chronomètre à la faute. Sur le séduisant Minute Man, un cheval qu’il ne monte que depuis quelques mois, Henrik von Eckermann a ouvert la marche et laissé le deuxième élément du double à terre. Une faute et un chronomètre de 42“99 qui ont mené le numéro un mondial – bientôt numéro deux – au neuvième rang. Gilles Thomas a signé le premier double zéro et mis la pression à la concurrence, même si Ermitage Kalone n’est pas l’étalon le plus rapide au sol. Son chronomètre de 41“67 sur le métronome alezan par Catoki lui ont permis de s’assurer un troisième rang. Sur le podium du CHI de Genève, Giulia Martinengo Marquet et Delta Del’Isle n’ont pas eu la même entente cette fois, avec une faute sur un vertical qui suivait un demi-tour, ainsi qu’un refus sur l’entrée du double. Le même vertical rouge a été fatal à Simon Delestre, finalement sixième sur I Amelusina R 51, son partenaire en bronze par équipes aux Jeux olympiques de Paris 2024. Le Lorrain signe ainsi la meilleure performance pour l’Hexagone, qu’il était bien seul à représenter au barrage. Pourtant, dix-huit représentants de la bannière tricolore étaient au départ de ce rendez-vous !
Cinquième au départ, Yuri Mansur a tiré le meilleur de la réactivité de sa jument baie de douze ans, lauréate du Grand Prix 5* de Hambourg en mai 2024. Également couronnée dans le difficile Prix d’Europe au CHIO d’Aix-la-Chapelle en 2023, celle qui est née Miss Blue Mystic Rose a cette fois coupé les cellules d’arrivée en 41“52. De quoi mettre la pression à la concurrence, qui n’a pu faire mieux…
Si le public a un temps cru que l’immense galopade de Bond Jamesbond de Hay suffirait à rattraper Miss Blue-Saint Blue Farm, le tableau d’affichage a été sans appel et indiqué que Grégory Wathelet avait terminé son parcours réduit avec six centièmes supplémentaires. Après une finale de la Coupe du monde Longines de Bâle qui ne s’est pas aussi bien déroulée qu’espéré, le Belge peut se réjouir de cette deuxième place.
L’Italien Emanuele Gaudiano et les Irlandais Bertram Allen et Cian O’Connor ont tous été un peu trop prudents pour rivaliser avec les meilleurs chronomètres, respectivement sur Chalou’s Love PS, Qonquest de Rigo et Iron Man. À neuf ans, le bai brun de Bertram Allen s’est montré particulièrement convaincant pour son deuxième Grand Prix 5*, le premier s’étant déjà conclu avec une cinquième place dans l’épreuve la plus importante et dotée du Winter Equestrian Festival, à Wellington.
Rendez-vous sur l’herbe en 2025 !
Si les Bleus ont été bien peu représentés au barrage, sept d’entre eux ont été privés de parcours réduit pour une faute lors du tour initial. Parmi eux, Kevin Staut a une nouvelle fois été le plus rapide à quatre points et s’est donc classé douzième sur l’excellent New Libero One d’Asschaut, récent lauréat du Grand Prix 5* d’Abou Dabi. La Toulousaine Jeanne Sadran a de son côté été stoppée dans son élan par une faute sur l’entrée du double n°7 avec Dexter de Kerglenn.
Certains Bleus ont connu une épreuve plus difficile, avec notamment deux refus chacun et donc une élimination pour Philippe Rozier et Julien Anquetin. Ils présentaient respectivement Le Coultre de Muze et Fulldollar de Raygade. Tout juste sacrée championne de France Pro Élite, Nina Mallevaey a quitté la piste avec vingt-quatre points après plusieurs barre et une volte devant le double, sur Dynastie de Beaufour. Pour son tout premier Grand Prix 5*, Baloubet de Talma, si régulier en ce début d’année, a montré un brin moins de brillant en fin de parcours en enchaînant trois fautes, sous la selle de Pénélope Leprevost. Pourtant rompu à l’exercice, Delph de Denat*HDC a écopé du même score de douze points. Il en a été de même pour le récent vainqueur de la finale de la Coupe du monde Longines Julien Épaillard, qui avait choisi Easy Up de Grandry aujourd’hui, un cheval qu’il aimerait présenter en Coupes des nations si la chance lui est donnée.
Pour sa quatrième édition, le Printemps des sports équestres se boucle sur un bilan très positif, et changera de visage l’an passé puisqu’il investira la piste en herbe, entièrement refaite en subirrigation, ce pour quoi elle a dû être complètement aplanie. Comme l’a fait savoir Sylvie Robert, présidente de GL Events Equestrian Sport, l’arène n’était pas tout à fait prête à accueillir les chevaux pour l’édition 2025 de son concours, mais le sera dès le cru 2026. On a déjà hâte de revoir des chevaux fouler l’herbe de Fontainebleau !
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