Astier Nicolas : “Avec ce genre de décision, notre sport n’évolue pas dans le bon sens”

Hier, aux championnats d’Europe de Blenheim, Astier Nicolas et Alertamalib’Or ont conclu leur cross avec 44,4 points de pénalité, dont 11 consécutifs au déclenchement du système de sécurité de la sortie de la combinaison numéro 6. Voici la réaction du Français, qui pointe au dix-neuvième rang individuel avant le dernier test:

“M’élancer en dernier ne m’a pas gêné. Au contraire, j’avais plus d’informations sur le parcours, ce qui était une très bonne chose. En plus, le sol était excellent, donc il n’y avait pas d’avantage particulier à partir en début de cross. Je suis content de mon cheval, qui s’est donné à 200%, comme hier. On peut toujours faire mieux, mais ici, cela aurait été difficile, parce que c’est une question de cardio, et “Mitch” n’aurait pas pu  se transformer en un autre cheval d’un jour à l’autre. Il était très bien préparé. Le parcours et les exigences du terrain lui ont un peu coûté, d’autant que le tracé était peu galopant pour un parcours à l’anglaise. Or, mon cheval est petit, mais une fois qu’il galope, il s’ouvre beaucoup, et se refermer pour entrer dans les tournants lui coûte.

Au final, le parcours n’était pas vraiment agréable à monter, mais il était super pour un cross de championnat. C’était la guerre : compliqué, stratégique et haletant. Le but d’un tel tracé est de créer des rebondissements, et je trouve très bien qu’il ait été aussi exigeant. Bien sûr, on ne veut pas se confronter à de telles difficultés tous les week-ends, mais si le cross n’est pas difficile lors d’un tel rendez-vous, quand peut-il l’être? Comme je l’ai dit, la construction était surprenante pour un parcours anglais, mais peut-être le chef de piste s’est-il rendu compte qu’en dessinant un cross plus habituel, tous les chevaux qui ont de la classe présents ici rentreraient dans le temps imparti. Il a semblé s’inspirer un peu de la méthode européenne ou, si j’ose dire, de la méthode Michelet (Pierre Michelet était le chef de piste français des JO de Rio, notamment, ndlr).

Quant à la pénalité qui m’a été infligée pour avoir déclenché le système de sécurité d’un obstacle frangible, j’ai bien senti que notre saut sur cet obstacle avait été accroché, mais quand je me suis retourné, j’ai vu que la barre n’était pas tombée (en réalité, c’est une barre inférieure de ces barres de Spa miniatures et directionnelles qui a cédé, ndlr). Il faut bien accepter la décision du jury, mais le point de règlement qui a été appliqué nous semble peu compréhensible (et relance le débat quant à l’utilisation des systèmes frangibles pour d’autres raisons que la sécurité, ndlr). Avec ce genre de décision, notre sport n’évolue pas dans le bon sens. Pour autant, la compétition par équipes est tellement serrée que tout reste possible.”

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