Six ans après, Andres Vereecke remet le couvert dans le Grand Prix de Liège
Le Belge Andres Vereecke vient d’accrocher le Grand Prix 4* de Liège à son palmarès pour la deuxième fois de sa carrière. Au sein de la Cité Ardente et avec Perle d'Or van de Gaverstede le cavalier a été le seul à réussir le double sans-faute alors qu’il était le dernier à prendre le départ lors de l’ultime acte au chronomètre. Le podium a été intégralement composé de cavalier du Plat Pays puisque Jos Verlooy, s’est offert la deuxième place avec Fts Killossery Konfusion. Juste derrière lui, on a pu retrouver Nathan Budd, auteur d’un tour initial somptueux aux rênes de son Touardo Blue Z.
Pour la vingt-sixième édition du concours le plus important de Wallonie, la liste des cavaliers engagés n’avait rien à envier à certains concours de niveau 5*. En effet, pour son grand retour sur le calendrier international après une absence de six ans en raison de la crise sanitaire et de la construction de nouveaux halls, le concours labellisé 4* a vu le niveau des épreuves s’avérer particulièrement élevé. Notons d’ailleurs que des cavaliers stars ne sont pas parvenus à se qualifier pour l’épreuve reine du week-end, à l’instar de l’Allemand Marcus Ehning.
Cet après-midi, le Grand Prix de la Province de Liège, coté à 1,55m, s’est relevé particulièrement fautif pour les quarante-huit couples au départ. Parmi eux, seulement cinq ont réussi à déjouer tous les pièges installés par l’Espagnol Santiago Varela. Dès le début de la compétition, les spectateurs – venus en nombre ce dimanche – ont compris que la compétition allait être rude. Alors qu’elle était la première à prendre le départ, la Néerlandaise Caroline Devos-Poels, en selle sur Ermitage d’Argouges, n’a pas pris la peine de franchir la ligne d’arrivée après avoir enchaîné des fautes sur le premier oxer du parcours, le mur placé en numéro deux et sur l’oxer installé au milieu du triple, et une incompréhension à l’abord de la barre de spa placée au début de l’ultime ligne. Pour autant, comme à chaque concours dans lequel il officie, le chef de piste des Jeux olympiques de Tokyo 2020 et Paris 2024 a mis en place un parcours juste, où aucun obstacle ne faisait office de juge de paix. Le Belge Ugo Berrittella, deuxième à prendre le départ en a d’ailleurs fait la démonstration avec Devino van’t Langeveld Z. Pour leur tout premier Grand Prix de niveau 4*, le duo a simplement fauté sur la barre de spa, ce qui a démontré la faisabilité du parcours de treize obstacles et seize efforts. Pour autant, après le sans-faute de Jos Verlooy et Fts Killossery Konfusion alors qu’ils étaient les quatrièmes à prendre le départ, il a fallu attendre le passage de la Tricolore Alexa Ferrer et Vitalhorse Fleur d'OZ pour voir le public assuré d’assister à un barrage. Le couple portait le dossard numéro trente-quatre! Juste après elle, Grégory Wathelet, qui prenait le départ en terrain conquis après ses victoires dans cette épreuve en 2004 et 2018 a laissé trois barres au sol avec Double Jeu d'Honvault, avec qui il a remporté l’épreuve majeure eu jeudi, cotée à 1,50m. Aussi déçu que fairplay, le public l’a évidemment raccompagné jusqu’à la sorti
Dans cette épreuve, le chronomètre a sans doute joué un rôle important dans la chute successive des barres. En effet, après avoit fait Jérôme Guéry – vraisemblablement déçu à la sortie de la piste – comme victime pour quatre-vingt-un centièmes en selle sur Careca LS Elite, plusieurs concurrents ont décidé de tourner devant le dernier vertical pour aborder le droit numéro neuf. Bien que ce soit sur le papier une option cohérente pour rentrer dans les soixante-douze secondes accordées, cela a engendré des fautes sur cet obstacle qui n’était pourtant pas tombé avant. Pour autant, notons que les chefs de pistes ont mesuré la longueur du parcours à l’aide de leur odomètre en passant à l’extérieur de ce dernier obstacle. Deux autres cavaliers ont été privés de barrage à cause de leur lenteur: le Brésilien Yuri Mansur avec Elano de Laubry Z ainsi que l’Argentin Matias Larocca alors en selle sur Patron van de Dweerhoeve.
Un seul double sans-faute
Finalement, trois autres paires se sont invitées au barrage. Avec son charismatique Touardo Blue Z, le Belge Nathan Budd a été l’auteur d’un tour initial tout bonnement magistral. Avant d’être rejoints par Andres Vereecke et Perle d'Or van de Gaverstede, la Brésilienne Stéphanie Macieira a elle aussi réussi le sans-faute avec Novak de Kalvarie.
Premier à s’élancer dans la finale au chronomètre, le champion de Belgique en titre Jos Verlooy a fait choir le numéro un du barrage. Finalement, à la suite de toutes les fautes survenues au barrage, il a tout de même pu accéder à la deuxième place grâce à un chronomètre de 42’’32. Juste après, Alexa Ferrer a vu toutes ses chances de victoire s’envoler dès le deuxième obstacle, Vitalhorse Fleur d'OZ ayant refusé de le sauter. Après une seconde désobéissance, la cavalière s’est vue éliminée. Elle s’est logiquement classée cinquième. Nathan Budd a bien essayé de réaliser le premier double sans-faute de la compétition. Après avoir tenté un début de barrage raisonnable tout en serrant les courbes, le cavalier du Haras des Rosiers n’a pu éviter une faute sur l’avant-dernier vertical du barrage pour finir au troisième rang. Alors qu’elle s’élançait en avant dernière, Stéphanie Macieira a écopé de deux fautes au barrage, offrant une autoroute au lauréat de l’épreuve en 2019, année où elle s’était tenue pour la dernière fois. Avec un peu de chance au barrage il faut le reconnaitre, Andres Vereecke s’est offert le Grand Prix en étant le seul à laisser toutes les barres sur les taquets.
Le vainqueur a expliqué: “Je suis ravi de ma victoire mais il faut reconnaître que j’ai eu un peu de chance lors du barrage. Je pense que le concours de Liège fait partie des concours à gagner un jour parce que l’ambiance qui y règne est vraiment particulière (une fois de plus, les gradins de Liège Expo étaient absolument combles, ndlr)”. Avant de poursuivre: “Vendredi, Perle et moi avons commis une faute mais je trouve que tout au long du week-end, elle a bien sauté. La pression que j’ai ressenti durant le barrage était relativement singulière parce qu’il est rare de devoir simplement faire un sans-faute pour l’emporter. Lorsque ce scénario se produit, on met un peu mois de rythme et c’est de cette manière qu’une bête faute peut survenir”.
Dans ce Grand Prix, si Romain Dreyfus a préféré abandonner aux rênes de Channah Z, Mégane Moissonnier n’a pas démérité. Avec Crooner Tame, elle a simplement laissé une barre au sol pour terminer au quinzième rang.

