“À Equita Lyon, nous pouvons nous attendre à une fréquentation comparable à celle de 2024”, Sylvie Robert (1/2)
Dans quelques jours, Eurexpo accueillera l’un des événements phares de l’année équestre française et européenne: le salon Equita Lyon et son CHI Longines. D’année en année, le succès de ce rassemblement commercial et sportif ne se dément pas. En 2025, GL events Equestrian Sport s’attend à une affluence comparable à celle, record, de 2024, avec quasiment 200.000 spectateurs. Fidèle à ses engagements, Sylvie Robert, présidente de la société événementielle orchestrant également le Printemps des sports équestres à Fontainebleau et le Saut Hermès au Grand Palais, ne considère jamais rien comme acquis. Elle évoque ici les enjeux et temps forts de ce trente et unième Equita Lyon.
Comment se présente l’édition 2025 du salon Equita Lyon ?
Cette édition s’annonce très bien, particulièrement au regard des chiffres de la billetterie. Concernant le Longines Equita Lyon, concours hippique international, toutes les sessions affichent complet depuis un certain temps déjà, ce qui promet une très belle ambiance pour le Grand Prix Longines du vendredi soir, l’Equita Masters présenté par Hermès Sellier et le Grand Prix Coupe du monde Longines du dimanche. Il est toujours un peu triste de ne pas pouvoir accueillir en tribunes toutes les personnes qui le souhaiteraient, mais je me réjouis de pouvoir annoncer que toutes les épreuves seront retransmises en direct sur Cheval TV, notre chaîne partenaire, désormais disponible en linéaire via les box Canal+, Orange, Free et Bouygues Télécom. Cette diffusion, qui renforce celle assurée par des opérateurs spécialisés comme ClipMyHorse.tv et GRANDPRIX.tv, permet d’étendre le rayonnement de notre événement en direction de tous les publics. Du reste, c’est cette même volonté qui guide notre politique de communication, portée notamment par une campagne d’affichage dans toute la France et des achats d’espaces dans la presse généraliste.
Quant au salon, il affiche complet lui aussi. Hélas, nous avons dû refuser quelques exposants. À ce sujet, je suis heureuse à l’idée de pouvoir bientôt compter sur un nouveau hall, que le groupe GL events fait actuellement construire dans le prolongement du hall 4.2, où se situe notre grande piste internationale. Après cette édition 2025, nous nous remettrons au travail pour imaginer comment employer ce nouvel espace. D’une manière générale, nos exposants sont attachés à une forme de stabilité, dans le sens où conserver le même emplacement permet aux visiteurs de les retrouver plus facilement chaque année, mais il est toujours bon de chercher à innover. Pour cela, je peux compter sur mon équipe, constituée de cinq ou six personnes qui m’accompagnent depuis quinze, vingt, voire trente ans, et de nombreux jeunes formidables qui nous donnent de super idées et que j’écoute beaucoup. À ce titre, l’expérience des Jeux olympiques de Paris 2024 nous a beaucoup apporté, en termes de maturité et de vision.
Le Salon du cheval de Paris a été relancé l’an passé, tandis que celui d’Angers se développe et que celui de Lille n’a pas été reconduit en 2025. Y a-t-il de la place pour deux ou trois grands événements commerciaux français en automne?
Oui, je le crois. La France est une grande nation équestre et chaque événement développe sa propre identité. Compte tenu de son histoire et du bassin de population dans lequel il s’inscrit, le Salon du cheval de Paris a toute sa place – il n’y a vraiment pas de débat à ce sujet. Je pense que tous les équitants de la moitié nord de la France sont contents de le voir revenir. Effectivement, le Salon du cheval d’Angers creuse son sillon. Je suis navrée que celui de Lille n’ait pas pu avoir lieu cette année parce que c’était un très beau salon, qui aurait pu s’installer et rayonner en direction de l’Europe du Nord. Cela étant, organiser de telles manifestations est tout sauf une mince affaire. Trouver le bon modèle économique est compliqué compte tenu des coûts: location des halls, montage et démontage des installations, énergie, son, lumières, sécurité, etc.
Concernant la concurrence ou la coexistence, je ne vois pas de problème dans la mesure où chacun travaille correctement et dans le respect des autres. Je m’entends très bien avec Emmanuel Semo (directeur général de VL, société organisant le Salon du cheval de Paris sous l’égide du Centre national des expositions et concours agricoles, ndlr), et nous échangeons régulièrement. Du reste, j’essaierai de me rendre à Angers et irai comme chaque année à Paris, même si le CHI de Genève, que j’apprécie beaucoup, se tiendra le même week-end. Sans oublier Bordeaux, où le salon et le concours se développent avec succès.
“Parler à tous les équitants, quels que soient leur âge et leur pratique”
Quelles sont les parts de visiteurs d’Equita Lyon venant d’Auvergne-Rhône-Alpes, d’ailleurs en France et de l’étranger?
Selon nos évaluations, menées dans le respect du règlement général sur la protection des données (RGPD), la moitié de nos visiteurs viennent d’Auvergne-Rhône-Alpes, 30% des autres régions et 20% de l’étranger: Suisse et Italie, mais aussi Espagne et Belgique.
Après une édition 2024 record, avec 199.018 visiteurs enregistrés, à quoi vous attendez-vous cette année en termes de fréquentation?
Il est encore tôt pour le dire, mais nous sommes légèrement en avance sur les préventes, donc nous pouvons nous attendre à une fréquentation comparable. C’est assez exceptionnel parce que d’autres foires et salons rencontrent des difficultés. Globalement, les salons thématiques liés à des passions et notamment à la pratique sportive s’en sortent mieux. Nous nous attachons à parler à tous les équitants, quels que soient leur âge et leur pratique, et nous œuvrons sans relâche à renforcer et étendre notre réseau. Nous travaillons main dans la main avec la Fédération française d’équitation (FFE) et les organisateurs de concours d’Auvergne-Rhône-Alpes et des régions environnantes. Nous soutenons aussi des cavaliers emblématiques comme Olivier Perreau, ainsi que des écuries du Grand National. D’ailleurs, trois de nos cavaliers partenaires ont représenté la France au CSIO 5* de Barcelone (Olivier Perreau, Antoine Ermann et Mégane Moissonnier, ndlr), ce qui contribue à notre visibilité internationale. Sans oublier nos équipes. Je pense notamment à Christine Rigollet (responsable du western au sein de l’équipe commerciale, ndlr), qui est à la tête du plus grand club de la région, le Centre hippique des Alpes à Grenoble, ou encore à Geoffroy de Thoisy (responsable du saut d’obstacles au sein de l’équipe commerciale, ndlr), qui officie en tant que speaker tous les week-ends. Dans la dernière ligne droite, les conditions météorologiques peuvent encore influer sur la fréquentation, mais il n’y a aucune raison de s’inquiéter à ce sujet pour le moment.
Comment encourager les équitants, accros à la voiture, à davantage covoiturer ou employer les transports en commun, en sachant qu’Eurexpo est facilement accessible en tram et en bus depuis le centre de Lyon?
Les habitudes ont naturellement la vie dure, mais nous agissons autant que possible. Nous avons mis en place une solution de covoiturage avec Kuhoo, qui suscite d’ailleurs l’intérêt du CHI de Genève. Sophie Mottu Morel (directrice générale du CHIG, ndlr) s’attache elle aussi à limiter l’empreinte carbone de son événement. Quant aux transports en commun, en partenariat avec SYTRAL Mobilités (l’autorité organisatrice des mobilités des territoires lyonnais, ndlr), nous accompagnons le renforcement de la ligne 5 du tramway avec une navette, que nous finançons. Le vendredi et le samedi, depuis l’an passé, nous proposons un parking relais au Groupama Stadium, situé à vingt minutes d’Eurexpo, avec là aussi un service de navettes. Nous mettons tout en œuvre pour améliorer tout cela. Concernant les capacités de stationnement d’Eurexpo, il ne faut pas oublier que nous accueillons beaucoup d’exposants et pas moins de 3.500 chevaux, ce qui occupe un espace conséquent autour des halls.
Quelles sont les principales nouveautés du salon cette année ?
Je citerai en premier lieu le Jump & Drive CWD, programmé le mercredi 29 octobre à 16h30 sur la carrière Equita Jump. Chez nous, il n’y aura pas de voiture: ce sera un relais de saut d’obstacles et de vélo, ce qui sera chouette à vivre. Je suis heureuse d’avoir pu mettre cela en place avec le groupe LIM de Laurent Duray, qui nous accompagne depuis nos débuts, il y a trente ans. Je mentionnerai aussi l’initiative de Vet AgroSup, l’école vétérinaire de Lyon, qui va proposer au sein de notre Pôle santé une expérience immersive en réalité virtuelle dans son bloc opératoire. Les visiteurs pourront accompagner le cheval tout au long de son parcours jusqu’à la table d’opération et son box de réveil, avec les explications d’une vétérinaire.
Par ailleurs, nous avons reconduit notre journée bien-être, qui sera cette année dédiée aux centres équestres, en partenariat avec la FFE, et qui sera animée par Kamel Boudra, ce qui nous permettra de toucher de nouveaux publics.
La suite de cet entretien sera publiée ces prochains jours
Toutes les épreuves du CHI Longines d’Equita Lyon, ainsi que ses épreuves nationales de saut d’obstacles, seront retransmises en direct sur GRANDPRIX.tv, sauf les épreuves comptant pour les Coupes du monde, à suivre en direct sur ClipMyHorse.tv

