Lara de Liedekerke-Meier impose Tara Van Het Leliehof dans le Mondial des six ans au Lion-d’Angers

En tête du classement provisoire hier à l’issue du cross, le duo formé par Lara de Liedekerke-Meier et Tara Van Het Leliehof a tenu bon aujourd’hui dans le test de concours hippique. En tout début d’après-midi, la Belge s’est offert sa première victoire au Mondial du Lion, propulsant sa complice au rang de championne de sa génération. Sous la selle de l’Irlandais Ian Cassel, Rutland Flamenco s’est finalement paré d’argent, devançant l’Américaine Hallie Coon et Tykillen Tango. Troisième après le cross, le Français Thomas Carlile a été relégué au septième rang avec Juste Unetoile.



Comptant déjà dix-sept participations au Mondial du Lion depuis 2007, Lara de Liedekerke-Meier n’y avait jusqu’alors jamais remporté de victoire. Son meilleur classement remontait à 2023, année à laquelle elle avait ravi une deuxième place avec Kiarado d’Arville (SBS, Diarado x Jet Set du Redizal). C’est désormais chose faite, et avec la manière ! Car le moins que l’on puisse dire est que Tara Van Het Leliehof (BWP, Pegase Van’t Ruytershof x Major de la Cour) et sa championne de cavalière, qui signe par la même occasion sa vingt-et-unième victoire internationale de l’année, n’ont pas volé leur succès. La paire a, au contraire, survolé le parcours dressé dans la carrière d’honneur ceinte de tribunes bondées, tenant bon face à la pression qui pesait sur les épaules de l’amazone. Au passage du dernier obstacle, cette dernière a laissé éclater sa joie. Avec une émotion communicative, quoiqu’un peu retenue (la journée n’étant pas terminée pour elle), la cavalière s’est exprimée dès sa descente de cheval : “On espère toujours gagner ici, mais il faut que les juges aiment bien notre cheval et avoir un peu de chance sur le cross et l’hippique. Je savais que ma jument était incroyable : c’est un petit bijou. Mais nous sommes vraiment un couple en formation puisque je ne la monte que depuis cinq mois. Aujourd'hui, mes nerfs ont été mis à rude épreuve. J’ai très mal commencé mon parcours. Mais après le deuxième élément de la combinaison numéro 4, je me suis rendue compte que la jument voulait tout faire pour moi et que je n’avais qu’à me concentrer. On ne se lasse jamais de gagner, mais cette victoire est particulièrement belle pour moi. En arrivant sur le dernier obstacle, j’ai vu ma distance et je savais qu’elle allait le faire, donc j’ai crié. C’est pour ce genre d’émotions qu’on arrive à dépasser les doutes et les blessures. C’est génial ! Je n’avais encore jamais fait de format long avec Tara, donc il y avait un peu d’inconnu. J’ai fait quelques sauts avant d’entrer en piste et la jument n’était pas aussi bondissante qu’elle peut l’être, mais très respectueuse. En entrant en piste, elle a été impressionnée par le public, mais elle a répondu présente. C’est certainement une super star pour l’avenir”.

En remportant le Mondial des six ans, Lara devient également la première cavalière à mettre la Belgique à l’honneur dans le parc de l’Isle Briand. “Ma fille, du haut de ses neuf ans, vient en effet de me téléphoner en me disant qu’après avoir été la première Belge à gagner Luhmühlen et Boekelo, je suis aussi la première à remporter le Lion. Il est chouette de marquer l’histoire, mais je ne cours pas derrière cela. Si c’est très valorisant pour moi, cela l’est aussi pour toute mon équipe, sans laquelle je serais bien incapable de faire ce que je fais”. La cavalière empoche aussi le record du nombre de victoires internationales remportées par un cavalier sur une année. “Pour l’anecdote, après Boekelo, quelqu’un a dit sur les réseaux sociaux que si l’on enlevait mes victoires de 1*, niveau qui n’existait pas lorsque Piggy March a remporté quinze victoires la même année, nous étions à égalité. J’avoue que cela m’avait un peu piquée ! Je m’étais dit que quitte à faire l’histoire, autant la faire correctement. Là, je suis donc à seize et devant Piggy ! (Rires). Cet après-midi, Lara aura même la chance d’accroître son avance dans le championnat des sept ans, dont elle domine pour l’heure le classement provisoire.



Ian Cassels et Hellie Coon complètent le podium

Deuxième avec Rutland Flamenco, Ian Cassels ne s’attendait pas à terminer sur le podium.

Deuxième avec Rutland Flamenco, Ian Cassels ne s’attendait pas à terminer sur le podium.

© PSV

Deuxième du championnat, Ian Cassels s’est, lui aussi, montré ravi du comportement de Rutland Flamenco (ISH, Casallco x Je T’Aime Flamenco). Huitième après le dressage, la paire était déjà remontée de quatre rangs hier et a profité aujourd’hui du score lourd de la Britannique Melissa Joannides et Graf Leopold (SHBGB, Birkhof’s Grafenstolz x Autumn Snowman), pénalisés de 13,20 points et relégués à la vingtième place. Les deux complices ont également bénéficié de la barre renversée par Thomas Carlile et Juste Unetoile (SF, Upsilon x Quaprice Bois Margot) pour accéder à la deuxième marche du podium. “C’est extraordinaire. C’est une jument dans laquelle je crois beaucoup. Elle est arrivée chez moi en début d’année et je suis très reconnaissant envers son propriétaire de m’avoir fait confiance. Nous nous sommes demandé si nous allions l’emmener ici car nous craignions que la foule et l’ambiance soient trop pesants pour elle. Personnellement, je trouvais la jument très bonne et je m’attendais à ce qu’elle réponde présente. Nous avons bien fait de venir ! En bon Irlandais, je n’ai pas vraiment brillé en dressage. Ma jument n’est pas la plus démonstrative sur le plat, mais elle est très volontaire et a un excellent galop. Je n’espérais pas faire un podium cette année, simplement donner une bonne expérience à ma jument. Ce résultat est donc un bonus”.
La troisième place est revenue à Hallie Coon et Tykillen Tango (ISH, Tyson x Master Imp), dixièmes après le dressage et septièmes au soir du cross. “Ce classement me fait particulièrement plaisir parce que le cheval est formidable, mais aussi parce que son éleveuse, à qui je l’ai acheté l’année dernière et qui l’avait mis en route, est venue assister au Mondial. Que Tykillen Tango ait répondu présent dans un concours aussi sérieux est évidemment très satisfaisant. C’est un cheval très rapide sur le cross et un très bon sauteur, doté d’un excellent mental, ce qui nous a permis de gagner des rangs au fil des épreuves. Nous sommes ravis et impatients de voir la suite”. Cette troisième place a d’autant plus de saveur pour la cavalière qu’elle a été victime d’une impressionnante chute rotationnelle hier dans le cross des sept ans. Par chance, elle n'en a gardé qu’un œil au beurre noir. “Il est clair que j’ai dû tourner la page rapidement, mais chaque jour est un nouveau jour et je me suis concentrée sur ce que j’avais à faire. J’ai été très chanceuse, tout comme ma jument, car cela a vraiment été une chute effrayante”.

La paire s’est classée devant le Britannique Max Warburton et Monbeg Condor (ISH, Condios x Diamond Valley Gold), ainsi que la Néerlandais Janneke Boonzaaijer sur Eddy Ready (Hann, Ogano Sitte x Cormint).

Tykillen Tango et Hallie Coon sont remontés de quatre rangs ce dimanche pour terminer sur la troisième marche du podium.

Tykillen Tango et Hallie Coon sont remontés de quatre rangs ce dimanche pour terminer sur la troisième marche du podium.

© PSV



Thomas Carlile termine septième et satisfait

Si le public n’a pas caché sa déception en voyant tomber le premier élément de la combinaison numéro 4 lors du passage de ses favoris, Thomas Carlile, lui, s’est dit satisfait de son championnat avec Juste Unetoile, propriété de la famille Sans. En effet, le Toulousain découvre encore cette fille d’Upsilon qu’il ne monte que depuis le mois de septembre. La performance du couple est d’autant plus honorable que le cavalier a subi hier une chute impressionnante avec Iam du Loir (SF, Canturano I x Fergar Mail), dont les conséquences auraient pu être dramatiques. “J’ai reçu beaucoup de vidéos de ma chute en 360° et je l’ai regardée au moins soixante fois”, avoue-t-il. “Elle est impressionnante. Je comprends pourquoi j’ai été chanceux : j’avais le numéro 13 ! Et au vu de notre mésaventure, nous nous en sommes très bien sortis. Iam est un peu raide mais s’en tire bien. Quant à moi, j’ai pris un coup de pieds dans le visage et l’autre dans un genou quand il s’est relevé, mais mes blessures sont minimes. Et avec l’enjeu, cela valait bien la peine de serrer un peu les dents. Aujourd'hui, Juste Unetoile s’est bien donnée. Je la découvre. Elle a eu un peu d’émotion qu’elle n’avait pas eu à la Grande Semaine de Pompadour dans le coin avec l’écran et à l’abord du double qui arrivait un peu tôt. Je n’ai pas osé lui demander de changer de pied. J’ai subi mon tournant, ce qui a entraîné cette petite faute. Mais compte tenu des circonstances, elle a fait une très belle prestation et démontré un potentiel tout à fait intéressant pour l’avenir. Hier, elle a crevé l’écran sur le cross. J’espère que l’histoire va continuer (autrement dit, que la famille Sans décidera de la laisser sous sa selle même après le rétablissement d’Eddy, ndlr) car elle a vraiment beaucoup de qualités. Et même si elle va prendre du temps à construire son physique et ses automatismes, elle a un potentiel incroyable”

Les autres Françaises en lice, Julie Simonet et Morgane Euriat, respectivement associées à Jupiter d’Orchis (SF, Vleut*GFE x Landor S) et Jolie Môme d’Argonne (SF, Kapitol d’Argonne x Birkhof’s Grafenstolz), ont terminé leur championnat aux dix-sept et dix-huitième places, toutes deux pénalisées par une barre et une seconde de temps dépassé.

Les résultats ici.



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