Juliana de Champloué, Johnny Semilly et Jericho d’Oz sont les nouveaux champions des six ans

Les finales des championnats de France des chevaux de saut d'obstacles de six ans ont eu lieu cet après-midi à Fontainebleau. Au terme des deux manches d’une compétition au format pas toujours simple à appréhender, Juliana de Champloué, Johnny Semilly et Jericho d’Oz ont respectivement été sacrés chez les juments, les entiers et les hongres. Ils étaient présentés par Eric Lelièvre, Clément Fortin et Valentin Thafournel.



D’ailleurs, il a fallu un peu de temps avant que ne soit officialisée la victoire de Juliana de Champloué sous la selle d’Éric Lelièvre chez les femelles. Cette puissante fille de Casall et de Toscane de Champloué par Diamant de Semilly, dotée de beaucoup de cadre, avait réalisé seize sans-faute en dix-huit parcours cette saison avant de rallier Fontainebleau. Ayant déjà décroché la mention Élite à cinq ans, elle a logiquement aligné quatre sans-faute en Seine-et-Marne. Bénéficiant de deux points de bonification pour sa régularité durant la saison et d’un point pour sa neuvième place au Concours Interrégional de Cluny, Juliana était quatrième au Top 100 de la Société hippique française (SHF). Née chez Jean-Marie Charlot, elle a été évaluée à 15,95 sur 20 au modèle, si bien qu’elle a conclu son championnat avec un total de 0,025 point. “Juliana a beaucoup d’énergie donc je n'étais pas trop inquiet à l’idée de lui faire disputer une seconde manche”, s’est exprimé Éric Lelivère à propos de sa complice, qui a pour deuxième mère l’illustre Sophie du Château. Quant à la mère de la championne, elle est notamment la soeur utérine d’Empoli de Champloué (ISO 167, SF, Arko III), renommé Tipperary et vainqueur en Grand Prix 5* à seulement huit ans sous la selle de Bertram Allen, mais aussi de Brunetta (ISO 142, SF, Winningmood van de Arenberg) et du phénomène Hurricane de Champloué (ISO 136, SF, Windows van het Costersveld alias Cornet Obolensky). 

Portée par un véritable fan club, la plaisante Jamaica Tame, née chez Denis Brohier, s’est classée deuxième sous la selle de Jérémy Floch. Fille d’El Diarado d’Euskadi, auquel elle ressemble dans sa technique de saut, la baie a pour mère Parenthèse Tame (ISO 165, Helios de la Cour II), une jument issue de la souche des étalons Narcos II et Quat’Sous victorieuse à 1,50m avec Reynald Angot. Elle a conclu son championnat avec 0,35 point, contre 1,1 pour la bondissante Jolie Mouche de Siju (SF, Mylord Carthago x Quartz du Chanu), issue de la même souche que Scara Mouche (ISO 161, Calvaro x Caletto) et montée par Lucas Fournier. Les deux dernières mentions Élite mises en jeu sont revenues à Joy de Mouilloir (SF, Windows van het Costersveld x Darco, 2,025) montée par Julie Demarquilly et semblant dotée de moyens colossaux, ainsi que Jay Mo (SF, Conte Bellini x Alcamera de Moyon, 2,925). Présentée par Rémi Preuilh, celle qui a entamé sa carrière en concours complet était en tête du championnat avant cette finale, mais a commis une faute en première manche. 



Un vol d’Uélème

Jericho d’Oz est le nouveau champion de France des hongres de six ans

Jericho d’Oz est le nouveau champion de France des hongres de six ans

© Timothée Pequegnot

Un peu plus tôt, c’est Jericho d’Oz qui avait décroché le titre chez les hongres. Fils d’Untouchable et de Corona, une descendante de Crown Z classée internationalement à 1,45m avec Marc Dilasser, le gris a d’abord été monté par Clément Deshayes, avant que Valentin Thafournel n’en reprenne les rênes à cinq ans. “Il est très respectueux et compétitif”, analyse le cavalier installé en Normandie. “Ses propriétaires et éleveurs (la famille Hieronimus, ndlr) avaient déjà fait l'acquisition de sa grand-mère, et sa mère est née chez eux. Il est issu de l’excellente souche d’Uélème (ISO 176, Nelfo du Mesnil x Pontecoulant)”, que le trentenaire connaît bien pour avoir travaillé au haras de Villers de la famille Jouanneteau, où vivait la grande championne et excellente reproductrice. Uélème elle-même est la troisième mère de Jericho d’Oz. Sa deuxième mère est Queen of Lulu (ISO 140, SF, Happy Villers). Grâce à ses bonifications et sa note de modèle de 16 sur 20, il a conclu son championnat avec un total négatif de -1 point. Son dauphin, Joe Black, est un fils de Diamant de Semilly et d’Opinion de Normandie par Kannan. Très bien présenté par Pierre Gautherat et ayant démontré un bon potentiel, ce hongre noir en a terminé avec 0,05 point et une belle avance sur son premier poursuivant. 

Pour cause, Jericho d’Oz et Joe Black ont été les seuls hongres à signer un quadruple sans-faute dans ce championnat. Ayant fauté à une reprise en première manche ce samedi, Jackpot des Fontaines a su tirer son épingle du jeu pour décrocher la troisième et dernière mention Élite disponible. Fruit du croisement entre deux étalons ayant dominé le classement des pères de performeurs internationaux établi par la Fédération mondiale de l’élevage de chevaux de sport (WBFSH), à savoir Diamant de Semilly et Chacco-Blue, Jackpot, monté par Alban Notteau, provient d’une souche allemande ayant régulièrement donné des chevaux vus à 1,60m. Il a conclu son championnat avec 3,475, soit une toute petite avance sur l’alezan J’T’Adore de Brekka (SF, Emerald van het Ruytershof x Crack d’la Rousserie), très plaisant sous la selle d’Amy Graham et qui a totalisé 3,5 points.



Johnny Semilly au rendez-vous

Johnny Semilly a été le meilleur entier de six ans à Fontainebleau

Johnny Semilly a été le meilleur entier de six ans à Fontainebleau

© Timothée Pequegnot

Les entiers étaient les derniers à s’élancer dans chacune des deux manches de la finale. D’ailleurs, le fait que seuls cinq d’entre eux aient été rappelés au second acte a semblé quelque peu incongru compte tenu de l’importance des apparitions de ces mâles pour leurs éventuelles carrières de reproducteurs. Deuxième du championnat à l’issue des deux premières qualificatives mais avec le même total que Jalisco de Coquerie, alors en tête, Johnny Semilly a su se montrer solide sous la selle de Clément Fortin - qui avait mené Karaganda Semilly à la victoire chez les mâles de quatre ans - pour décrocher le titre. Descendant d’Ekano DKS et d’une fille de Le Tot de Semilly, il provient d’une lignée où l’on retrouve notamment Giotto II (ISO 161, SF, Le Tot de Semilly x Jalisco B). Santana, la mère de Johnny, nous avait déjà donné deux étalons: El Star (SF, Quick Star) et Fighter Semilly (SF, Bisquet Balou C van de Mispelaere)”, a expliqué Anne-Sophie Levallois, naisseuse du champion avec son époux, Richard. “Ensuite, nous l’avons croisée à Ekano dans le but de produire un cheval un peu plus moderne et léger. À deux et trois ans, il n’était pas prêt à être engagé sur les circuit de sélection des étalons, d’autant qu’il est assez sensible. Nous avons pris notre temps avec lui, et l’avons confié à une cavalière nommée Axelle Genier l’an dernier, qui n’avait pas beaucoup d’expérience.” Johnny Semilly a terminé la compétition avec un total négatif de -0,975, contre -0,5 pour le bai Jostakin’Ka (SF, Vleut x Luccianno), monté par Pierre Marie Friant. Malgré une première manche acrobatique, Joe de Cerisy (SF, Chrome d’Ivraie x Kannan) a su signer un quadruple sans-faute sous la selle de Déborah Lefebvre pour terminer troisième avec -0,45 point. Ces trois entiers ont enregistré près d’une faute d’avance sur les deux concurrents sélectionnés pour l’ultime manche, James Bomb Treize (SF, Casall x Action-Breaker, 3,35 points) et J’Or Dan du Pommiez (SF, Douglas du Gué x Landjuweel Saint Hubert, 7,4), montés par Maximilien Lemercier et Laetitia Mailly.

Le classement du championnat des juments
Le classement du championnat des hongres
Le classement du championnat des entiers



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