“Il me manque une médaille paralympique… et je veux y croire encore”, José Letartre
Il est un des pionniers du para-dressage. Avec ses cinq participations aux Jeux paralympiques, la première datant de 1996, et ses multiples médailles internationales, José Letartre est un personnage incontournable de la discipline. À soixante et un ans, le cavalier de Grade IV affiche encore de belles ambitions. Malgré ses bons résultats avec Hamilton, il n’a pas été sélectionné pour les championnats d’Europe d’Ermelo, qui se profilent la semaine prochaine.
Vous n’avez pas été retenu pour les championnats d’Europe d’Ermelo. Quel est votre sentiment?
Je suis forcément un peu déçu, mais c’est la vie. Je souhaite bonne chance et j’envoie plein de bonnes ondes à notre équipe de France et aux trois couples qui la composent. Hamilton est un cheval que j’ai eu à neuf ans (il en a aujourd’hui quinze, ndlr), que j’ai entièrement construit et qui m’a permis de gagner en juillet dernier la Libre du CPEDI 3* d’Ornago, en Italie (avec une moyenne de 71,85%, ndlr). Si je veux avoir une chance, il faut que je le monte à 100% sans commettre de faute et en réussissant à lui donner une expression comme je le faisais avec Swing Royal*IFCE. Depuis plusieurs années, nous avons beaucoup de chevaux de niveau Grand Prix transférés vers le para-dressage. Sans un cheval de cette trempe, même en tirant le maximum de son partenaire, il est compliqué d’être concurrentiel. C’est pourquoi, peut-être, je ne suis plus aussi présent sur le circuit international depuis cinq ans.
Au regard de votre carrière et de votre palmarès, qu’est-ce qui vous motive encore?
J’aurais plein de raisons d’arrêter. Mais avant tout, j’aime l’équitation, j’aime monter à cheval. J’ai aussi un entourage qui me pousse à y croire. À un moment, je me suis sans doute reposé sur mes acquis. Depuis, je me suis remis en question et j’ai davantage travaillé.
J’ai gagné plusieurs médailles, mais il me manque une médaille paralympique. Et je veux y croire encore! Après tout, je n’ai que soixante et un ans et Michel Robert vient bien de remporter un Grand Prix CSI 3* au Haras du Pin, à soixante-seize ans!
Comment voyez-vous l’arrivée de nouveaux couples dans le groupe France et que leur conseilleriez-vous?
C’est excellent de découvrir de nouveaux couples. Quand il n’y a pas de concurrence, on peut se sentir incontournable et ne pas tout faire pour réussir. Avec mon expérience, je peux leur dire qu’il faut beaucoup de volonté et de travail pour réussir. Il y a des hauts et des bas, beaucoup plus de bas que de hauts d’ailleurs. Cependant, quand la réussite est au rendez-vous, le sentiment est tellement fort que cela vaut tous les efforts consentis avant.