Blessé cette année, Didier Courrèges n’a rien perdu de sa motivation
À soixante-cinq ans, Didier Courrèges n’a rien perdu de son énergie ni de sa passion pour le concours complet. Figure emblématique de l’équitation française, champion olympique par équipes à Athènes en 2004 et vice-champion du monde par équipes en 2002 à Jerez de la Frontera, l’ancien écuyer du Cadre noir de Saumur poursuit sa trajectoire avec la même détermination. Même si une blessure a mis un coup d’arrêt momentané à la formation d’Espion, son nouvel espoir Anglo-Arabe.
En mai, sur le terrain de cross de Tartas, Didier Courrèges a connu un sérieux contretemps. Lors d’une étape du Cycle classique de concours complet des chevaux de cinq ans, Espion (AA, Mister Ful x L’Estragon), partenaire qu’il montait depuis quelques mois, s’est brusquement écarté de sa trajectoire à la réception d’un contrebas, provoquant une lourde chute. Didier Courrèges a tenté de rester en selle, avant d’être finalement désarçonné, atterrissant sur ses pieds tandis que son hongre a filé au galop. Le diagnostic s’est révélé sans appel: fracture ouverte du tibia et du péroné. Aujourd’hui, sa convalescence suit un cours rassurant. Les premiers progrès ont été convaincants, et le cavalier de soixante-cinq ans a pu commencer rapidement à remettre du poids sur sa jambe. Il envisage désormais un séjour de rééducation à Capbreton, avec l’objectif clair d’accélérer le processus de récupération. “Je suis quelqu’un de très actif, entre l’équitation, le badminton, le padel, la pelote basque, la moto, etc. Alors forcément, être immobilisé, c’est un peu déstabilisant”, reconnaît-il.
Depuis son départ du Cadre noir en 2006, Didier Courrèges, sacré champion olympique par équipes à Athènes en 2004 et vice-champion du monde par équipes en 2002 à Jerez de la Frontera avec Débat d’Estruval (AAC, Vorias, Ps x Ardale, Ps), n’a jamais cessé de s’impliquer dans le monde équestre. Revenu dans sa région natale, près de Pau, il s’est tourné vers le saut d’obstacles, tout en poursuivant une carrière d’entraîneur. Il a notamment accompagné techniquement les équipes suisses de concours complet, avec des résultats probants, dont deux médailles d’argent par équipes aux championnats d’Europe Jeunes Cavaliers en 2006 à Pardubice en République tchèque et 2007 à Blair Castle, en Écosse. Cette collaboration s’est néanmoins achevée en 2007, à l’occasion des championnats d’Europe Seniors de Pratoni del Vivaro, en raison d’un désaccord avec la sélection nationale. “Je ne voulais pas valider certains choix, notamment concernant un cavalier, et j’ai décidé de ne pas suivre l’équipe”, explique-t-il avec la franchise dont il est coutumier.
De bons résultats en sauts d’obstacles
Après sa médaille olympique, Didier Courrèges avait annoncé qu’il tirait un trait sur le haut niveau. Il s’y est tenu, se consacrant à une pratique plus détendue du saut d’obstacles, mais concourant tout de même jusqu’à 1,45m notamment avec Girolata La Buissonne (SF Kannan x Idem de B’Neville), victorieuse d’un Grand Prix Pro 1 à 1,40m en juin 2024 à Ascain, et partenaire d’une médaille de bronze gagnée au championnat des Enseignants en octobre 2024 à Saumur, ou encore avec Volga du Barbet (SF, Mylord Carthago x Carnute), classée à 1,40m jusqu’en 2022. Quant à Débat d’Estruval, il a vécu à ses côtés une retraite paisible jusqu’à l’âge respectable de vingt-cinq ans.
Mais on ne refait pas un compétiteur: début 2025, le Béarnais a acheté Espion et renoué avec le complet, à l’occasion d’une Formation 1, puis de deux étapes du Cycle classique. Depuis celle de Tartas, il se tient éloigné des terrains, et Espion est parti. Déjà tourné vers l’avenir, Didier Courrèges ne cache pas ses ambitions pour 2026. Disposant de deux chevaux, il envisage de reprendre la compétition en saut d’obstacles, surtout pour le plaisir. En parallèle, il continue d’entraîner en dressage comme en hippique, fidèle à sa double casquette de cavalier et pédagogue.