Le guerrier Sertorius signe un retour gagnant à moins d’un mois des championnats d’Europe

Déjà bien identifié sur le calendrier international de saut d’obstacles, avec un CSI 4* printanier, l’équipe de Mâcon Chaintré événements a réussi une belle entrée sur celui de dressage avec un concours comportant un CDI 3* et nombre d’autres labels qui a débuté ce matin et s’achèvera dimanche. Si les nations majeures de la discipline n’ont pas fait le déplacement dans les magnifiques installations du pôle équestre de Saône-et-Loire, qui accueillent depuis six ans une étape du Grand National FFE/AC Print, la présence d’une belle délégation espagnole et le choix de l’encadrement fédéral français d’en faire l’ultime rendez-vous sélectif en vue des championnats d’Europe de Crozet, confère à ce nouveau rendez-vous de premières lettres de noblesse.

Précédé en début de semaine d’un regroupement des candidats à l’échéance européenne avec l’entraîneur belge Jan Nivelle, le Grand Prix Longines Equita Lyon de ce CDI 3* a permis à Jean Morel d’effectuer une ultime revue des troupes avant d’arrêter sa sélection. Après de bonnes prestations de la délégation espagnole, menée par Beatriz Ferrer-Salat, qui avait pris la tête associée à Elegance (KWPN, Negro) grâce à une reprise évaluée à 70,587%, Pauline Basquin a produit la meilleure prestation, qui a récolté un score de 72,413%, récompensant le retour à un fort bon niveau de Sertorius de Rima*IFCE, qui n’avait plus concours depuis le CDIO 5* de Compiègne, en mai. 

“Je me suis pas mal questionnée ces derniers mois”, Pauline Basquin

L’écuyère du Cadre noir de Saumur a affiché sa satisfaction: “Je suis contente. Sertorius n’était pas sorti en compétition depuis trois mois et nous avions besoin de reprendre nos marques. L’idée était de présenter un Grand Prix avant les championnats d’Europe, pas forcément en allant chercher le plus de points possibles, mais propre et sans faute. Au retour de Compiègne, nous avons un peu changé nos méthodes d’entraînement et je l’ai laissé se reposer parce qu’il en avait besoin après un hiver et un début de printemps chargé. Pendant un mois, il est beaucoup sorti au paddock et en balade. Il adore se promener et m’emmener sur les pistes! Quant à moi, je me suis pas mal questionnée: je me suis demandé ce que j’avais mal fait, pourquoi je ne retrouvais plus mon cheval. J’avais l’impression de monter contre mon cheval et ce n’est surtout pas ce que je veux. Nous avions donc besoin de nous retrouver tranquillement et faire autre chose que du dressage sur un rectangle. Ensuite, nous avons progressivement repris le travail, et il n’était pas question de sortir en concours tant que je ne le sentais pas bien avec moi. Vu son expérience, je savais que venir à Mâcon lui suffirait, d’autant que les conditions ici sont vraiment parfaites pour les chevaux. Dimanche matin, je vais le présenter dans le Grand Prix Spécial, parce que je n’ai pas déroulé cette reprise depuis les Jeux olympiques.”

Après ce retour au premier plan du meilleur couple français à Versailles, Anne-Sophie Serre et l’étalon Jibraltar de Massa (PSH, San Amour), réservistes de l’équipe de France olympique, ont eux aussi franchi la barre symbolique des 70% (70,804%), s’installant au deuxième rang de l’épreuve devant Beatriz Ferrer-Salat. Dans ce Grand Prix à trente-trois partants, Alexandre Ayache est resté au pied du podium avec ses deux juments: Ruling Olivia (Old, Olivi) et l’olympique Jolene (DWB, Johnson), créditées de 69% et 68,565%. À noter la belle sixième place d’une autre Provençale, Mado Pinto, associée à Sirano de Luxe (Old, Sir Donnerhall), noté à 68,348%. La Reprise Libre en Musique se tiendra demain à partir de 14h10.

Plusieurs cavaliers de nations plus lointaines sont venus prendre des points en vue des Jeux asiatiques. La programmation d’un CDI 1* a aussi donné à certains l’occasion d’emmener des chevaux en formation, tandis que d’autres cavaliers sont venus s’aguerrir au niveau international. Tatiana Makarova le fréquente depuis longtemps, ayant été membre de l’équipe russe des Jeunes Cavaliers. Depuis trois ans, elle arbore les couleurs de la Palestine, une nation meurtrie dont elle a fait retentir l’hymne ce midi en Bourgogne en remportant la première épreuve du CDI 1* avec Flora de Mariposa Old (Old, Fürstenball). “Je suis née dans un pays qui en guerre et j’ai maintenant choisi de porter les couleurs d’un autre pays dévasté par la guerre. Par ma présence, j’entends porter un message de paix”, a déclaré celle qui a renommée sa seconde monture La Paix. Puisse le message faire son chemin…

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