Au terme d’un scénario sans surprise, la Chasse des Européens revient à Daniel Coyle et les Bleus signent une bonne entrée en matière

Les championnats d’Europe de La Corogne se sont ouverts cet après-midi par l’épreuve de Chasse. Au terme d’un scénario assez peu surprenant, tous les couples ayant à peu près terminé aux places auxquelles ils semblaient promises, c’est l’Irlandais Daniel Coyle qui a tiré son épingle du jeu avec Legacy. L’Allemand Richard Vogel et United Touch S lui emboitent le pas, suivis du Britannique Donald Whitaker et Millfield Colette. Quant aux Bleus, ils ont signé une bonne première journée de compétition, permettant à l’équipe de France de pointer à la quatrième place.



Le Britannique Donald Whitaker et Millfield Colette.

Le Britannique Donald Whitaker et Millfield Colette.

© Benjamin Clark/FEI

Il n’y a pas vraiment eu de surprise dans le scénario de cette Chasse, épreuve d’ouverture des championnats d’Europe Longines de La Corogne. En Galice, région verdoyante du nord-ouest de l’Espagne, où le littoral atlantique donne lieu à des variations de température très importantes - comme cela fut le cas aujourd’hui -, les quatre-vingt-neuf partants ont à peu près tous terminé à la place à laquelle ils semblaient promis. À commencer par le peloton de tête, qui a couronné les couples (et les cavaliers) réputés pour être les plus rapides du circuit. Citons l’Irlandais Daniel Coyle, vainqueur du jour sur l’atypique Legacy, l’Allemand Richard Vogel, qui a enlevé toutes les foulées superflues avec United Touch S, le Britannique Donald Whitaker, qui n’a même pas jugé utile d’emprunter la principale option du parcours au vu de la rapidité au sol de l’irrésistible Millfield Colette (dont un portrait est à découvrir ici), et évidemment Julien Épaillard, quatrième de cette Chasse avec Donatello d’Auge. Associé à son fidèle Selle Français, le Normand est allé très vite, mais a dû rajouter quelques foulées par ci par là pour rassurer son complice, un peu sur l’œil en ce premier jour. Un poil déçu en sortie de piste, en grand compétiteur qu’il est, le Français n’a pour autant rien perdu et tout reste à faire. En tout cas, celui pour qui le pays de Cervantes occupe une place particulière dans sa vie – son épouse étant Espagnole – semble motivé pour s’illustrer cette semaine. 

“J’ai gagné mon premier Grand Prix 5* à La Corogne, en 2009, donc cela me fait plaisir de revenir ici”, a-t-il d’ailleurs précisé, dévoilant ainsi une bonne raison supplémentaire de performer cette semaine! Quatrième, le Normand a devancé l’Écossais Scott Brash et la Selle Français Hello Folie de Nantuel, le Suisse Steve Guerdat et Albführen’s Iashin Sitte (qui ont déroulé un somptueux parcours, certainement l’un des plus beaux du jour), l’Italienne Giulia Martinengo Marquet avec Delta del’Isle, et le Portugais Rodrigo Giesteira Almeida, qui a peut-être signé l’une des petites surprises du jour. Parti en ouvreur de cette épreuve concoctée par Santiago Varela - dont la qualité du travail sera notamment saluée par Christian Kukuk, au point que le champion olympique ne dise qu’il le considère comme le meilleur chef de piste au monde -, il avait peu de chances de réussir son coup sans aucune information. Pourtant, le cavalier de Karonia L, sa jument de dix ans, qui s’est montrée particulièrement aérienne, a signé une prestation sans faute et rapide (il a franchi la ligne d’arrivée en 76’’44, à seulement 2’’51 de la pole position). Contre toute attente, il termine huitième à l’issue de l’épreuve.



Le champion olympique change de cheval mais reste parmi les meilleurs

Pour autant, la suite du classement correspond à une certaine logique. Le champion olympique Christian Kukuk, qui a décidé de disputer ces Européens avec Just Be Gentle plutôt qu’avec son olympique Checker 47, qu’il préfère préserver en vue des championnats du monde d’Aix-la-Chapelle 2026, est neuvième après un très beau parcours. Il devance Gilles Thomas et un certain Ermitage Kalone (dont un portrait est à retrouver dans le dernier numéro du magazine GRANDPRIX), que l’on ne cessera de présenter comme étant l’un des principaux prétendants à un titre individuel compte-tenu de son profil et de ses précédentes performances. Le Belge a tiré le meilleur de son étalon alezan et a terminé en 76’’67. L’Espagnol Armando Trapote et Tornado VS, qui avaient dernièrement fait sensation dans le Grand Prix Rolex de la Ville de La Baule, les suivent au classement, devançant eux le Belge Pieter Devos et la géniale Casual DV puis le Néerlandais Maikel van der Vleuten, de retour parmi les meilleurs avec Beauville. Après une fin de printemps très compliquée, marquée par un abandon dans le Grand Prix Rolex de Bois-le-Duc et une finale de la Coupe du monde de Bâle décevante, où ils ne sont pas allés au-delà de l’épreuve de Chasse, le bai, triple médaillé en grands championnats, semble avoir retrouvé sa superbe! 

Christian Kukuk et Just Be Gentle.

Outre la performance du Portugais Rodrigo Giesteira Almeida, la prestation de Ben Maher pourrait également être qualifiée de surprenante. Champion olympique par équipes à Paris l’été dernier avec Dallas Vegas Batilly, qui l’accompagne cette semaine, le Britannique avait de quoi faire mieux qu’une vingt-deuxième place. Pour autant, n’oublions pas que le champion avait initialement misé sur l’exceptionnel Point Break et a dû changer ses plans à la dernière minute, ce qui n’a pas dû l’aider à aborder sereinement le championnat.



Les trois jeunes Tricolores relèvent ce premier défi avec aisance!

Nina Mallevaey et Nikka vd Bisschop.

Nina Mallevaey et Nikka vd Bisschop.

© Pierre Costabadie/FFE

Quant aux autres Français, ils ont livré des prestations homogènes et ont tous relevé ce premier défi avec aisance, en particulier les trois jeunes Nina Mallevaey, Jeanne Sadran et Antoine Ermann. Tous âgés de moins de vingt-cinq ans et disputant leur premier grand championnat, ils ont montré qu’ils avaient les épaules assez solides pour supporter la pression d’une épreuve d’ouverture. Jeanne Sadran a par exemple signé le premier sans-faute de l’équipe de France avec Dexter de Kerglenn, puis Nina Mallevaey le deuxième avec Nikka vd Bisschop, faisant la fierté et la joie de leurs clans respectifs. Quant à Antoine Ermann, si le jeune Bourguignon se dit déçu, ayant quitté la piste avec huit points, concédés sur deux deuxièmes barres d’oxer, il faut dire que son couple avec Floyd des Prés est encore frais à ce niveau. Le cavalier des écuries Chev’El, où il évolue aux côtés de sa compagne Jeanne Sadran, a une nouvelle fois fait étalage de sa somptueuse équitation classique. L’expérience fera le reste. En plus de l’expérience de Julien Épaillard, ces trois nouveaux venus ont aussi pu compter sur celle de Kevin Staut, qui a bien signé une belle entame avec Visconti du Telman. Le Normand a enregistré un chronomètre vraiment canon (74’’88), mais a péché sur la première barre de l'oxer du double 13 – sans quoi il aurait pu terminer troisième de cette épreuve. Sa complice Visconti du Telman a toutefois montré une belle aisance et une vraie fraîcheur, de bon augure pour la suite de la compétition. 

Grâce à ces performances, les Bleus pointent ainsi à la quatrième place provisoire – rappelons que les points engrangés dans la Chasse ne compteront pas pour le classement final et ne serviront qu’à déterminer l’ordre de départ de la première épreuve par équipes de demain. Dans le classement des nations, c’est la Grande-Bretagne qui mène la danse, suivie de l’Allemagne, qui a pu compter sur de beaux parcours de Richard Vogel et Christian Kukuk mais aussi sur une splendide prestation de Marcus Ehning et Coolio, puis la Belgique et la France.

Les résultats individuels

Les résultats par équipes

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Les championnats d’Europe de La Corogne sont à suivre en direct sur ClipMyHorse.tv.

Jeanne Sadran et Dexter de Kerglenn.

Jeanne Sadran et Dexter de Kerglenn.

© Pierre Costabadie/FFE