Mathilde Martins has Gone Fast vers la victoire !
Dimanche dernier, sous un ciel lamottois pluvieux, les premières médailles des championnats de France en As Elite ont été attribuées en matinée, en Dressage. À l’issue des deux reprises imposées, l’Équipe puis le Grand Prix, la compétition a couronné Mathilde Martins aux reines de Gone Girl Fast (Pfs, Under Cover Fast, Pfs x Nantano, Drpon).
En l’absence de la sélectionneuse nationale Muriel Leonardi, partie samedi soir à Francfort pour les championnats d’Europe Jeunes Cavaliers et U25, c’est sous l’œil du CTN de Dressage pour toutes les catégories Jeunes Patrick Rodde que les dix couples du championnat de France de Dressage en As Elite ont déroulé leur seconde reprise. Et que Mathile Martins a décroché le titre. Déjà vainqueure hier de la reprise Équipe, elle a réédité, avec sa chic baie brune de neuf ans Gone Girl Fast, la meilleure performance dans le Grand Prix, obtenant les moyennes générales de 70,36% puis de 68,71% pour une moyenne championnat de 69,54%. “J’ai quatrorze ans et demi et il me reste donc une saison internationale à poney. C’était ma première année en Grand Prix”, se présente la jeune fille habitant Draveil, dans l’Essonne. “Je suis en pleine progression car l’an passé, je me suis classée cinquième du championnat de France As 1 et mes débuts en Grand Prix n’ont pas été simples”. Coachée au quotidien par sa mère Catherine Bertrand, cavalière de Saint Georges formée par Pamfou Dressage, Mathilde admet que depuis qu’elle s’entraîne en visioconférence avec Muriel Leonardi, les notes ont peu à peu progressé. Celle qui monte à poney depuis ses trois ans, mais aurait pu ne jamais se spécialiser en Dressage: “nous avons acheté la ponette à peine débourrée à son éleveuse Nolwenn Rouxel pour apprendre à Mathilde les bases de l’équitation dans les trois disciplines, mais la ponette sautait tellement fort que la petite fille de dix ans qu’elle était en a eu assez de tomber, décidant alors de sa rabattre sur le dressage!” s’amuse sa mère. Mathilde est venue à Lamotte “avec le rêve de décrocher cette médaille d’or, étant donné qu’au dernier concours, le CDIP de Jardy, j’avais signé la meilleure performance française dans la reprise de l’Equipe”.
Et si elle espère bien être sélectionnée pour les championnats d’Europe du Mans (30 juillet / 3 août), la future élève de seconde fait le vœu “d’être à nouveau sacrée championne de France l’an prochain, avec de meilleures notes, de prendre part à davantage d’internationaux et notamment à des CDIOP, en tentant de dépasser les 70%, et de me qualifier pour la RLM des prochains championnats d’Europe (qui auront lieu une nouvelle fois au Mans, ndlr)”.
Charlotte Pons s’est quant à elle auréolée d’argent avec son hongre bai Vinkenhove Xander (Wpb, Orchard Boginov x Pioner’s Baltazar), avec lequel elle avait concouru aux championnats d’Europe d’Opglabbeek l’année dernière. Notons que le Welsh part-bred belge avait participé efficacement à la médaille de bronze néerlandaise aux championnats d’Europe de Strzegom en 2021 où il avait également terminé à la septième place de la finale individuelle avec plus de 74%. Ici à Lamotte-Beuvron avec Charlotte, seize ans (l’âge après lequel les années internationales à Poney s’arrêtent), il a obtenu une moyenne championnat de 68.57 % (69.37% et 67.76%). La Haut-Garonnaise peut se satisfaire d’avoir monté d’un cran cette année, elle qui avait arboré autour du cou la médaille de bronze à l’issue de ces championnats de France As Elite de l’an passé.
Complétant ce podium 100% féminin (…et pour cause, les dix concurrents de ce championnat étaient toutes des amazones), Eugénie Curchod, quinze ans, a décroché un 67.63% (67.16% et 68.10%), grâce à sa complicité avec le joli hongre alezan crin lavé de douze ans, Gustave d'Alm (Drpon, Hesselteichs Grimaldi x Batman).
Patrick Rodde - instructeur et ancien cavalier de Grand Prix entraîné par Raphaël Saleh et qui a pris ses fonctions de CTN en septembre dernier à la suite de Martin Denisot, travaillant en autonomie depuis février seulement - se montre prudent quant aux ambitions fédérales pour l’équipe de France Poney: “Nous sommes déjà contents d’amener une équipe aux championnats d’Europe du Mans, chez nous en France. Notre projet est de former des jeunes qui n’ont pas encore beaucoup d’expérience, de les faire progresser à poney pour qu’il passe à cheval avec le maximum de bases”.
Mais quitte à leur faire prendre le plus d’expérience possible, pourquoi ne pas leur proposer un championnat de France en trois jours (comme en CSO et en CCE) avec, pour troisième reprise, une RLM, comme cela se faisait jusqu’en 2019? D’autant plus qu’aucun des couples de l’équipe de France, dont la composition sera annoncée en milieu de semaine prochaine, n’aura malheureusement l’occasion de la dérouler aux championnats d’Europe du Mans. Jointe à Francfort, Muriel Leonardi justifie: “Le titre de champion de France nous semble plus pertinent quand il se rapporte seulement à la technique; par ailleurs, la RLM complexifiait les choses, par exemple pour les nouveaux couples arrivés en cours de saison qui n’avaient pas le temps de monter et préparer une Libre; enfin, trois reprises font trop avant les championnats d’Europe qui se tiennent généralement moins de quatre semaines après Lamotte, sachant qu’un rassemblement fédéral pour l’équipe de France est organisé entre les deux”.