Nina Mallevaey, Ermitage Kalone, André Chenu, Kornet San Isidro et bien d’autres sujets au sommaire du magazine GRANDPRIX

SPORT

PORTEFEUILLE. La Baule a réuni et régalé le monde

Du 5 au 8 juin, le stade François-André a accueilli le Jumping international de La Baule, plus que jamais Officiel de France. Cette année encore, l’affiche a réuni un casting 5*, avec la présence du numéro un mondial, l’Américain Kent Farrington, mais également de douze champions olympiques et de multiples champions du monde, d’Europe et d’Amérique. Le palmarès de cette édition 2025 a été à la hauteur de l’engouement du public, sur place et partout ailleurs, avec des tours d’honneur de classe mondiale. À défaut de Marseillaise, il a applaudi la victoire de l’Irlande dans la Coupe des nations Barrière, de l’Allemand Daniel Deusser dans le Grand Prix Rolex de la ville de La Baule, du Suisse Steve Guerdat, l’un de ses chouchous, dans le Derby Demeures de Campagne, mais aussi de l’Américain McLain Ward dans le Prix FFE /Generali, de l’Irlandais Shane Sweetnam dans le Prix Saur et du Brésilien Stephan de Freitas Barcha dans le Prix Proconfort Horsewear. Retour sur quatre grandes journées de sport.

PORTRAIT. Pour Nina Mallevaey, le jour de gloire est arrivé

 Cette cavalière figure depuis longtemps parmi les meilleurs cavaliers de sa génération; son équitation légère et efficace fait l’unanimité, tout comme son mental d’acier; cette jeune femme réservée se mue en véritable championne une fois en piste; cette Nordiste a quitté la France pour se donner les moyens de réaliser ses rêves; et elle s’apprête à honorer sa toute première grande sélection chez les Seniors à l’occasion des championnats d’Europe de La Corogne, mi-juillet. Il s’agit bien évidemment de Nina Mallevaey. À vingt-cinq ans, elle impressionne par son parcours singulier et son ascension fulgurante, qui font d’elle une incarnation du futur de l’équipe de France. Formée durant toute sa jeunesse par son père, puis passée par l’écurie Chev’el, la championne a pris son envol et peut aujourd’hui compter sur le soutien des Canadiens Mark et Tara Rein, propriétaires de ses excellentes Nikka van den Bisschop et Dynastie de Beaufour, pour viser les étoiles. Portrait d’une femme qui, loin du bruit, avance à grandes enjambées.

PORTRAIT. Ermitage Kalone, un surdoué à la constance rare

Formant un couple des plus harmonieux avec le Belge Gilles Thomas, Ermitage Kalone peut être qualifié de phénomène, en ce qu’il était déjà scruté par bien des observateurs du jumping mondial avant même d’avoir sauté son premier parcours à 1,60m. D’ailleurs, l’été dernier, il avait participé aux Jeux olympiques de Paris en ne s’étant frotté à cette hauteur qu’à quatre reprises! Véritable surdoué du saut d’obstacles, à la constance rare, l’étalon, doté d’origines exceptionnelles, a été patiemment formé par son entourage, si bien qu’il a franchi les étapes vers le plus haut niveau sans effort et à vitesse grand V. Surtout, il s’impose comme l’un des favoris pour les championnats d’Europe de La Corogne, dont le format de compétition semble totalement taillé pour lui.

ENTRETIEN. “Cette année, je ne veux pas me laisser polluer par des pensées négatives ou des angoisses”, Juliette Faligot

Accumulant les bons résultats depuis le début de la saison extérieure, qu’elle a ouverte à Valencia puis à Compiègne Classic et Canteleu, Juliette Faligot semble en pleine forme. Un an après avoir tenté le pari fou de confier sa fidèle Arqana de Riverland au légendaire John Whitaker en vue des Jeux olympiques de Paris, la Nordiste a retrouvé sa routine aux rênes de sa grise. Ayant alterné entre prouesses sportives et contre-performances dans des rendez-vous importants ces dernières années, la Tricolore ne se fixe pas d’objectif, préférant vivre au jour le jour. Rencontrée au Royal Jump de Bertichères, la sympathique amazone revient sur tous ces sujets avec la spontanéité qui la caractérise.

PORTRAIT. Lordships Graffalo, en route vers la légende 

Vainqueur du prestigieux CCI5*-L de Badminton pour la deuxième fois en mai sous la selle de Rosalind Canter, sa cavalière de toujours, Lordships Graffalo est incontestablement l’un des meilleurs chevaux actuellement présents sur la scène internationale du concours complet, si ce n’est le meilleur. Prometteur dès son jeune âge et patiemment formé par la Britannique, le hongre de treize ans a déjà à son actif trois victoires et une deuxième place au niveau 5*, un double titre de champion d’Europe en individuel et par équipes, ainsi qu’une médaille d’or par équipes aux Jeux olympiques de Paris. Portrait d’un cheval aussi grand par la taille que par le talent, et qui n’a certainement pas fini de faire parler de lui.

PORTRAIT. Caroline Godin, le dressage à double cense 

Un peu entre deux eaux depuis les Jeux olympiques de Paris 2024, le dressage tricolore a amorcé ces derniers mois une tentative de reconstruction et de recherche d’un nouveau souffle, qui plus est depuis les retraits de Corentin Pottier et Camille Judet-Chéret de l’équipe de France. Ainsi, quelques nouveaux visages bénéficient d’un contexte favorable pour se faire remarquer et émerger. Parmi eux, Caroline Godin, dont le binôme avec Querida de Hus a attiré la curiosité du staff fédéral. Rencontre avec cette Francilienne de trente-neuf ans, qui jongle entre les casquettes de cavalière internationale et de responsable des formations au haras de la Cense, pilier de l’équitation éthologique dans l’Hexagone.

ANALYSE. Pour le bien des chevaux et du dressage, le jugement doit continuer à évoluer 

Élément clé des compétitions de dressage, le jugement est par essence en mouvement constant, puisque pratiqué par des humains qui ne cessent eux-mêmes de se former et d’évoluer, et qui ne sont pas éternels à leur poste. Vu la crise actuellement traversée par la discipline, accusée de mettre à mal le bien-être des chevaux, voire de ne pas sanctionner des attitudes qui seraient contraires à celui-ci, le regard des juges doit bénéficier aux équidés avant toute autre chose. Il en va du futur du dressage, qui reposera aussi sur la bonne volonté de toute sa communauté. Après plusieurs signaux observés lors des premiers concours printaniers, qui seront ici décryptés statistiquement, comment l’évaluation des prestations de haut niveau peut-elle continuer à muer pour valoriser une équitation toujours plus correcte et harmonieuse? Quel rôle peuvent jouer les nouvelles technologies? Isabelle Judet, Raphaël Saleh et Dietrich Plewa, juges de niveau 4, ainsi que le journaliste allemand Jan Tönjes, livrent des éléments de réponse.

JEUNES. “J’aimerais que le circuit poneys soit un tremplin vers une carrière professionnelle”, Élise Sikirdji

À seulement quinze ans, Élise Sikirdji s’affirme comme l’un des espoirs Poneys. En selle sur l’efficace Good Boy de Prébas, la jeune cavalière vise une place en équipe de France pour les championnats d’Europe, prévus du 28 juillet au 3 août, au Mans. Son parcours, marqué par une expatriation en Asie, l’a forgée dans la patience et la résilience. Portée par un entourage familial fortement investi, encadrée par un entraîneur exigeant et animée d’une discipline sans faille, elle incarne une nouvelle génération de talents pour lesquels tout est mis en œuvre en vue de la performance.

ÉLEVAGE

ÉLEVEURS. Entre sport et élevage, Lara Tryba affiche clairement ses ambitions

Lara Tryba, vingt-sept ans, a grandi au haras du Lerchenberg et s’est très tôt éprise de passion pour le cheval. Fille d’un entrepreneur ayant bâti seul une entreprise de renommée internationale, elle a hérité de solides repères: le goût de l’effort, le sens des responsabilités et l’envie de réussir. Longtemps soutenue par la famille Gaspard, la jeune Alsacienne a rejoint depuis peu les écuries du Brésilien Marlon Módolo Zanotelli, en Belgique, avec l’objectif de se forger une place au plus haut niveau. Victime d’une fracture de l’épaule début 2025, elle a signé un retour remarqué mi-avril au CSI3* de Nancy en selle sur Memphis, avant de s’envoler pour Shanghai, où elle a réalisé la meilleure performance française pour sa première étape du Longines Global Champions Tour. Mais le sport ne reste pas l’unique objectif de la jeune femme, qui entend bien poursuivre et renforcer l’élevage débuté il y a de cela une vingtaine d’années par ses parents. 

SELLE FRANÇAIS. Les prodiges du Selle Français feront leur show à Saint-Lô mi-décembre 

Désormais bien installés dans le calendrier, le championnat et l’approbation des étalons de deux et trois ans du Stud-book Selle Français, tenus mi-décembre à Saint-Lô, seront intégrés à un rendez-vous plus vaste en 2025. En effet, une trentaine de pouliches de trois ans issues d’excellentes origines et ayant prouvé leur valeur en concours d’élevage y feront leur entrée, faisant de l’événement un véritable rendez-vous des prodiges du registre hexagonal.

STYLE ET CULTURE

EVASION. Quatre ans après les JO de Tokyo, ou en est le cheval au Japon?

Depuis plus d’une dizaine d’années, le Japon se montre de plus en plus présent et compétitif sur la scène sportive internationale, comme l’ont démontré son historique médaille de bronze par équipes aux Jeux olympiques de concours complet à Paris, mais également les quatrième et sixième places individuelles glanées à Tokyo en 2021 parle complétiste Kazuma Tomoto et le cavalier de saut d’obstacles Daisuke Fukushima. Comment expliquer une telle dynamique? Quel rôle la Fédération équestre japonaise y a-t-elle joué? Qu’est devenue la filière depuis les JO de Tokyo? Direction le Japon pour un voyage à la rencontre des principaux acteurs du monde équestre nippon, de Chiba à Tokyo puis de Kyoto à Osaka.

PEINTURES. Héloïse Cuny, le cheval au bout des doigts 

D’elle-même, elle n’ose pas encore se qualifier d’artiste. Et pourtant, cette graphiste et illustratrice de métier, passionnée d’équitation depuis sa plus tendre enfance, a plus d’une corde à sa lyre. Dessins au crayon, croquis à l’aquarelle, fresques picturales, Héloïse Cuny a également su trouver sa signature, singulière, en appréhendant autrement la toile, du bout des doigts. Comme un acte de foi, sa technique est née d’une démarche intellectuelle pour devenir une performance. Ou quand la peinture devient caresse

AUTRES.

TRANSPORT. Transport au long cours, un long fleuve tranquille?

Transporter des chevaux sur une longue distance, une simple affaire? C’est une idée à nuancer! Si le besoin de confort équin semble a priori identique pour un trajet court ou long, la réglementation change, elle, du tout au tout. Les particuliers et les professionnels ont, certes, des obligations légales nettement différentes, néanmoins, tous s’accordent sur le choix du bon véhicule, d’une douce conduite et de tous ses à-côtés qui font qu’un voyage se passe sans encombre.

TRANSPORT. Quand les concepteurs revisitent le van traditionnel 

Simple charrette aménagée au XVIIIe siècle, le van tracté brille par son confort trois siècles plus tard! Plancher imputrescible, caisse en aluminium, contrôle de la ventilation, double sortie possible, éclairage hightech, caméra de surveillance… Sans nul doute, l’étroite boîte en bois connue il y a plus de trente ans a bien changé! Pour autant, est-ce aussi simple de sortir du modèle de van standard? Interrogés pour l’occasion, quelques concepteurs ont accepté de revenir sur l’histoire du van traditionnel et sur les avancées permises par des matériaux plus modernes et légers.

ÉQUIPEMENT. Quand les cavaliers se mettent au service de l’innovation

Pour créer du matériel compétitif, rien de tels que l’œil, les sensations et l’exigence des meilleurs cavaliers. Plus que des ambassadeurs, les Tricolores Kevin Staut, Simon Delestre ou encore Grégory Cottard sont de véritables acteurs du développement de produits, s’impliquant au service de la performance, du confort du cheval et de l’innovation auprès de diverses marques. Certains, comme le Suédois Peder Fredricson ou l’Américain Karl Cook, vont encore plus loin en concevant eux-mêmes, affinant et testant des équipements. Ces athlètes de haut niveau s’imposent désormais comme des partenaires clés pour les marques, capables de faire évoluer le matériel en phase avec les exigences du sport moderne.