Deux grandes finales et deux victoires françaises au terme de la Coupe des nations de polo à Chantilly

Si une victoire française était acquise dimanche dans la Coupe des nations féminine de polo, puisque la finale a opposé la Normandie aux Hauts-de-France, celle d’Occitanie-France dans la compétition principale fut le fruit de la plus belle des batailles de ce début de saison, face à l’Argentine. Une victoire décrochée, comme en demi-finale, en prolongation.



Ce fut une magnifique après-midi sportive pour les spectateurs présents dimanche au Polo Club du domaine de Chantilly, dont les terrains d’honneur ont été balayés par une brise rafraîchissante, pour le plus grand bien-être des chevaux, qui ont ainsi pu livrer une performance de très haut niveau. Le public, conquis, s’est enthousiasmé devant les grandes envolées des joueurs des deux camps. Un polo ouvert, rapide, avec un minimum de fautes sifflées. Et, pour couronner le tout, un scénario de folie. Alors qu’Occitanie-France semblait prendre le large (5-2) au deuxième chukker, l’Argentine a patiemment grignoté son retard grâce à la maîtrise de Matias Torres Zavaleta, auteur de percées inouïes à travers la défense pourtant très solide orchestrée par les frères Ramiro et Simon Zavaleta. En marquant sept des huit goals de son équipe, dont le dernier à l’ultime seconde du temps réglementaire, en partant d’une pénalité depuis le milieu de terrain, Matias Torres Zavaleta a arraché l’égalisation.



Ramiro Zavaleta, le spécialiste des goals en or

Il a donc fallu jouer une prolongation et comme en demi-finale, c’est Ramiro Zavaleta qui a inscrit le goal en or, synonyme de victoire, d’un magnifique coup sous l’encolure, sous les yeux de son père Diego – qui a longtemps animé les saisons cantiliennes – au bord de la syncope. Ainsi, l’équipe d’Isabelle Larenaudie a conservé son titre. Pour le quatrième homme de la formation française, la jeune recrue Elouan Badarello, c’est un premier grand titre dans une compétition de ce niveau (12 goals). “Ce fut une expérience de fou. Ce match a été très compliqué. Nous l’avons bien entamé, mais ce Mati Torres est incroyable. Il est capable de mettre trois goals en trois actions et de revenir au score, mais nous avons su garder notre calme, ne pas stresser. Et nous en tenir à notre jeu, avec le même système que nous avions mis en place depuis le début du tournoi.”

Elouan avait une grosse mission défensive, notamment celle de neutraliser Tomas Oviedo, mais les situations de jeu ont parfois fait qu’il s’est retrouvé à défendre Matias Torres Zavaleta: “C’est très compliqué. Il faut être plusieurs; seul, il te rend la vie impossible. Pour autant, c’est exceptionnel de pouvoir affronter un tel joueur, et c’est une chance énorme d’avoir un crack de ce niveau à Chantilly. C’est un tournoi où j’ai énormément appris.”

Le collectif Occitanie-Francen au complet.

Le collectif Occitanie-Francen au complet.

© Justine Jacquemot



Remontada et victoire des Hauts-de-France chez les femmes

Les dames ont également gratifié le public d’un très beau match, sans doute l’une des plus belles rencontres féminines jamais jouées à Chantilly. Les Normandes, menées par l’Argentine Milagros Sanchez, ont pris la main grâce à de longues balles envoyées à ses coéquipières: 3 à 1,5 à la mi-temps. Puis la machine Hauts-de-France s’est mise en route, avec une Pupi Sirvent et une Anaïs Rezkallah particulièrement percutantes, réactives aux balles distillées par leur pilier Ambre Ploix: “Je m’attendais à un tournoi très compliqué, très compétitif”, a commenté cette dernière. “Et ce fut bien le cas. Les équipes étaient très homogènes, donc nous étions déjà heureuses d’atteindre la finale… que nous avons entamée plutôt endormies. Il a fallu attendre la troisième période pour mettre notre jeu en place et inverser la domination. Anaïs (Rezkallah, MVP amateur, ndlr) a livré un match incroyable. En fait, toutes les filles ont livré un grand match et je suis contente d’avoir joué avec elles.”

Ce double succès français, chez les femmes comme chez les hommes, clôt de la plus belle manière cette troisième édition de la Coupe des nations. Un événement qui n’existerait sans l’implication de toutes les équipes du Polo Club du domaine de Chantilly, réunies autour de Philippe Perrier et du président Arnaud de Chênevarin.

Et la saison est loin d’être terminée: rendez-vous est déjà pris pour la semaine prochaine (27 juin) pour un test-match France-Brésil du niveau du championnat du monde, puis du 4 au 21 septembre pour l’Open de France Barnes, qui fêtera sa vingt-quatrième édition. Une compétition majeure du calendrier international, où s’affronteront seize équipes parmi lesquelles figureront, comme chaque année, quelques-uns des meilleurs joueurs du monde – notamment des champions et anciens vainqueurs ayant brillé dans le mythique Open d’Argentine.

Première Coupe des nations féminine et première victoire pour les Hauts-de-France.

Première Coupe des nations féminine et première victoire pour les Hauts-de-France.

© Justine Jacquemot



LES FEUILLES DE SCORE

Finale de la Coupe des nations 

Occitanie-France : 1-0, 5-2, 5-4, 6-5, 8-8 puis 9-8.
Occitanie-France : Isabelle Larenaudie, handicap 0 (1 goal), Elouan Badarello 2 (1 goal), Simon Zavaleta 6 (5 dont 3 pénalités) et Ramiro Zavaleta 4 (2).
Argentine : Bruno Bensoussan 0, Tomas Oviedo 2, Juan Cruz Araya 3 (1 goal) et Matias Torres Zavaleta 7 (7 goals dont 3 pénalités).
Meilleur joueur amateur : Isabelle Lareunaudie (Occitanie).
Meilleur joueur professionnel : Simon Zavaleta (Occitanie).
Meilleur cheval du match : GT Luna, appartenant à Simon Zavaleta (Occitanie).

Finale de la première Coupe des nations féminine

Hauts-de-France (+ 0,5) : 1,5-3, 1,5-3, 4,5-4, et 6,5/4.
Hauts-de-France : Bianca Verneuil, handicap 1, Pupi Sirvent 2 (3 goals), Anais Rezkallah 5 (2 goals) et Ambre Ploix 5 (1 goal).
Normandie : Isabelle Koessler 0 (1 goal), Alicia Prat 2 (1 goal), Marion Ambrosetti 3 et Milagros Sanchez 7 (2 goals).
Meilleure joueuse amatrice : Anais Rezkallah (Hauts-de-France).
Meilleure joueuse professionnelle : Milagros Sanchez (Normandie)
Meilleur cheval du match : Grassfield Jaipur, associée à Anaïs Rezkallah et appartenant à Pierre-Henri N’Goumou (Hauts-de-France).