À vingt-cinq ans, Nina Mallevaey impressionne et décroche son premier grand titre à Fontainebleau

Déjà brillante à poney, catégorie dans laquelle elle a décroché l’or par équipes aux Européens par deux fois, Nina Mallevaey est plus que jamais implantée dans la cour des grands. Cet après-midi à Fontainebleau, la cavalière originaire du Nord de la France a décroché le plus beau titre de sa jeune carrière, celui de championne de France Pro Élite de saut d’obstacles avec Nikka vd Bisschop. Elle succède donc à Cédric Hurel et Fantasio Floreval Z, malheureux aujourd’hui à cause de la rivière, et devient la troisième cavalière à décrocher l’or dans ce championnat, après Alexandra Paillot en 2015 et Pénélope Leprevost en 2022. 

Cette écharpe de championne de France, la jeune femme de vingt-cinq ans le doit en partie à son talent loué de toutes parts, son travail, mais aussi à son audace. Après une moisson de succès, notamment avec les poneys Rexter d’Or, Uhelem de Seille et Rominet de Bruz, puis avec Solitude au Vent, Nina Mallevaey a pris son envol en s’installant dans les écuries Chev’El, participant ainsi aux débuts du projet de la famille Sadran. Après avoir engrangé une solide expérience pendant trois ans, elle n’a pas hésité à saisir l’opportunité de traverser l’Atlantique pour collaborer avec le champion olympique de 2008, Éric Lamaze, qui a depuis disparu des radars à la suite de démêlés judiciaires et d’une suspension. Travailleuse et passionnée, la jeune femme a rapidement convaincu la famille Rein, jusqu’alors soutien du Canadien, de l’accompagner. Depuis, elle évolue une partie de l’année en Amérique du Nord et passe l’hiver en Floride, foulant régulièrement les pistes du Winter Equestrian Festival (WEF). Elle a notamment bénéficié des bons conseils du couple de multimédaillés Laura Kraut et Nick Skelton, et compte désormais sur l’œil avisé de l’entraîneuse reconnue Helena Stormanns. 

Grâce à ce système et ses performances, Nina Mallevaey a récemment fait un bond dans le classement mondial Longines, dont elle occupe la cinquante-huitième place. Quatrième meilleure française, elle s’impose parmi les meilleurs et a de très bonnes raisons d’espérer des sélections en Coupes des nations avec l’équipe de France, voire les championnats d’Europe de La Corogne. L’échéance majeure de l’année, qui se tiendra du 16 au 20 juillet au Nord Est de l’Espagne, sera une opportunité pour le staff fédéral de tester de nouveaux visages en championnat à un an des Mondiaux, qualificatifs pour les Jeux olympiques de Los Angeles 2028. Un rendez-vous qui semble amplement à la portée de la discrète jeune femme, ce qu’elle a démontré aujourd’hui avec une performance unanimement saluée. 

Nicolas Sers confirme ses ambitions, Bingo del Tondou revient en grâce

Pour l’emporter, Nina Mallevaey a aujourd’hui affronté les deux parcours du chef de piste Quentin Perney et tenu la pression comme les plus grands. En tête à l’issue de la première manche, dont le tracé difficile a largement rebattu les cartes, la Nordiste s’est montrée insubmersible face à l’enjeu. La tension était en effet à son apogée à 17h33, lorsque la cavalière a pu compter sur la géniale Nikka vd Bisschop. De retour sous sa selle au cours de l’hiver après avoir engrangé énormément d’expérience sous couleurs canadiennes, la baie a notamment porté les couleurs du drapeau à la feuille d’érable aux Jeux olympiques de Paris 2024. 

Après une année 2024 riche en résultats et qui lui a permis de se révéler, Nicolas Sers a montré qu’il comptait bien décrocher de nouvelles sélections avec le géant Eleven de Riverland. Plus déterminé que styliste, le Corrézien a arraché le seul autre double sans-faute de la journée, qui l’a mené vers le titre de vice-champion de France. Le bronze est revenu à Pénélope Leprevost, trente-deuxième après la Chasse. En écopant d’un seul point de temps dépassé lors du second parcours, la Normande a signé une belle remontada et confirmé la bonne forme de Bingo del Tondou, de retour en grâce après une blessure contractée l’an passé.

Une relève tricolore remarquée

Deuxième après la Chasse et médaillé de bronze l’an passé, Alix Ragot a une nouvelle fois signé un championnat très convaincant, mais s’en voudra certainement d’avoir laissé l’oxer n°4 à terre lors de la manche initiale avec KS Carat, sans quoi il aurait été couronné ce soir. Avec cinq points ajoutés au compteur aujourd’hui et un cinquième rang final, Léona Mermillod Baron a poursuivi sur sa belle lancée, peu après sa victoire dans le Grand Prix du Grand National de Cluny. À vingt-trois ans, l’Annécienne démontre encore un peu plus qu’elle a sa place parmi les meilleurs, grâce à son excellent First to Cash Out, un hongre de dix ans. Sur le podium provisoire avant l’ultime parcours, Charlotte Léoni a échu au sixième rang sur la généreuse Miss Marie van’t Winnenhof, en bronze en 2022 avec son père Philippe. 

Menée par Nina Mallevaey, la relève tricolore a été particulièrement remarquable dans ce championnat après une Chasse réussie, et un classement final qui reflète bien cette dynamique. Léona Mermillod Baron en a été l’illustration, de même que Dylan Levallois, finalement huitième à vingt-deux ans et à rien du podium avec Funky Music Semilly. Il devance Alexis Goulet, le cavalier de vingt-huit ans basé dans les écuries du Suisse Pius Schwizer. En tête hier, Lalie Saclier n’a pas connu la journée escomptée avec Fénomène des Lilas, fautive à deux reprises en première manche et pénalisée de deux points dans la seconde. L’Aindinoise termine toutefois à une encourageante treizième place. 

Les résultats en direct

Suivez la finale du championnat de France Pro Élite en direct et commentée par Kamel Boudra et son consultant Nathan Budd sur GRANDPRIX.tv