“Je savais en sortant que j’avais été rapide, mais je ne pensais pas du tout finir en tête”, Lalie Saclier
À Fontainebleau, lors de la chasse du Championnat de France Pro Élite, Lalie Saclier a damé le pion aux plus grands Tricolores en signant le sans-faute le plus rapide avec Fénomène des Lilas, une jument qu’elle a elle-même formée depuis le début.
Cette après-midi, c’est un plateau de haut vol qui a foulé la carrière des Princes à Fontainebleau pour la chasse du Championnat de France Pro Élite. Avec six médaillés olympiques au compteur: Julien Épaillard, Simon Delestre, Olivier Perreau, Pénélope Leprevost, Roger-Yves Bost et Philippe Rozier mais aussi le champion en titre en la personne de Cédric Hurel, les stars tricolores étaient au rendez-vous. Et pourtant, malgré vingt sans-faute, le chronomètre a mis une pression qui n’a permis à aucun d’eux d’atteindre le podium. Puisque c’est finalement Lalie Saclier, en selle sur Fénomène des Lilas, qui s’est imposée en bouclant le sans-faute le plus rapide de l’épreuve en 67’’57. “Le plus technique dans ce parcours, c’était clairement les deux combinaisons”, confie Lalie Saclier après sa victoire dans l’épreuve de chasse du championnat Pro Élite. “Le triple dès le numéro 4, juste après une option au trois, puis le double en numéro neuf sur un demi-tour… J’ai trouvé que les chevaux avaient du mal à bien sauter ce dernier au début de parcours. Dans une chasse, ce n’est jamais simple de gérer la prise de risque, surtout quand on part dans la première moitié des concurrents. Il faut viser le bon équilibre. Honnêtement, faire un sans-faute et se retrouver vingt-cinquième, ça n’a pas grand intérêt. L’objectif, c’était de signer un bon tour, rapide, sans détériorer ma jument, pour viser un top dix ou douze. Je savais en sortant que j’avais été rapide, mais je ne pensais pas du tout finir en tête. C’est une belle surprise”. Une belle performance qu’elle signe avec Fénomène des Lilas, une jument de dix ans avec qui elle s’est notamment classée septième dans une épreuve à 1,50 m du CSI 3* de Gassin et huitième du Prix de la Ville de Paris lors du Saut Hermès, côté à 1,50 m cette année. “C’est la première fois qu’elle participe à un championnat, mais je la sentais vraiment bien prête pour cet événement. Elle est très régulière depuis le début de saison. Elle a moins d’expérience que ma jument de tête, J’Adore, qui fera le 5* ce week-end en parallèle. Mais je ne sais pas, je le sentais bien pour elle sur ce championnat. On verra demain si j’ai eu raison”, confie la gagnante. Une jument avec qui la cavalière partage une relation particulière, “c’est une belle histoire avec Fénomène. On l’a fait naître chez nous, à l’élevage des Lilas. Sa mère, Perle Fine du Val, était ma toute première jument. Je l’ai eue à douze ans pour sauter en Amateur Élite, et finalement, elle s’est révélée être une vraie crack. On a gagné jusqu’en Ranking 1m45 ensemble, j’ai fait les championnats d’Europe Enfants et Juniors avec elle, puis elle s’est blessée. À ce moment-là, on a lancé des transferts d’embryons. Fénomène, c’est le fruit de l’un de ces transferts, offert à ma sœur pour ses 18 ans. Elle voulait absolument un embryon. Depuis toujours, c’est moi qui la monte, qui l’ai formée. C’est ce qui rend tout ça encore plus fort”, raconte-t-elle. Quant à la suite du championnat, elle garde la tête froide, “demain, je passe vers la fin. C’est un gros avantage, je vais pouvoir bien observer le début du parcours. Techniquement, ça aide beaucoup. À ce stade, on a notre destin entre les mains. L’objectif, c’est d’enchaîner deux parcours sans faute. On va continuer de tenter notre chance.” Pour l’occasion, elle peut compter sur sa sœur Lolita Saclier. “Je travaille beaucoup avec ma sœur. On s’entraide énormément. À la maison comme en concours, on est toujours ensemble. Parfois, on fait venir des intervenants extérieurs pour un regard différent, mais je peux vraiment m’appuyer sur elle à 200 %.” La cavalière part donc en tête du classement pour la suite du championnat, une place qu’elle compte bien défendre.
