“Forlap je t’aime vraiment fort… Tu me manques déjà tellement”, Grégory Wathelet
“Il y a des destins qui sont ainsi faits et que l’on ne peut pas contrôler !” C’est avec ces mots que Grégory Wathelet a débuté un long mot poignant adressé à son si cher Forlap, décédé aujourd'hui. À tout juste treize ans, l’exceptionnel bai brun a en effet dû être endormi alors qu’il se remettait d’une fracture survenue il y a un mois.
Une belle histoire qui vire au cauchemar...
“Tu me manques déjà tellement”
Tu es arrivé dans ma vie au début de tes 7 ans, malgré ton caractère et ton tempérament bien trempé, tu as directement été quelqu’un de spécial pour moi. Que ce soit par tes attitudes qui ont fait que l’on ne peut que s’attacher à toi ou par tes résultats sportifs très précoces avec ta victoire au Championnat de Belgique des 7 ans.
Tu m’as offert l’année suivante (alors que tu n’avais que 8 ans) le titre de champion de Belgique senior, et, toujours au même âge, tu remportais déjà un GP CSI 5* à La Corogne. Au début de ton année de 9 ans, tu t’imposais comme la nouvelle future star avec ta deuxième place dans le GP 5* Doha, la cinquième dans le Grand Prix du CSIO de Lummen, et surtout tes deux doubles sans fautes sur deux sorties en Coupes des nations à Lummen et à la Baule !
Il n’en fallait pas plus pour que nous ne puissions te garder ! Ce fut pour moi déjà une grande déchirure de te voir partir à l’âge de 9 ans.
Mon rêve avait toujours été que tu reviennes chez moi jusqu’au jour où cela est devenu réalité, quand Judith a décidé de me faire ce cadeau pour lequel je ne serai jamais assez reconnaissant. Je pensais alors que tu étais de retour pour le reste de ta vie et pour de longues années.
Mais c’était sans compter sur ce coup du sort qui en décida autrement ! Un an jour pour jour après ton arrivée et déjà tous ces résultats positifs, dont cette merveilleuse finale de Coupe du monde à Omaha, c’est le destin qui décidera de mettre une fin prématurée à tout cela.
Après cet accident, l'ensemble de l’équipe a mis tout en œuvre pour te sauver et que tu puisses avoir une belle retraite anticipée. Mais une nouvelle fois alors que tu montrais encore ta force de caractère et ton intelligence incroyable pour te sortir de cette situation et réparer cette fracture, les deux dernières semaines ont été plus difficiles pour toi avec plusieurs complications. Mais là encore, tu t’es battu comme jamais. Malheureusement ce dernier combat, tu n’as pu le gagner.
Le destin en a décidé autrement et c’est avec beaucoup de tristesse que nous avons dû prendre la décision de te laisser partir et ainsi d’abréger tes souffrances dans ce dernier combat qui était tout simplement perdu d’avance. Peut-être que tout simplement cela devait se terminer comme ça !
Aujourd’hui je suis tellement peiné et souffrant de ton départ que je dois encore réaliser que tu ne seras plus là. J’ai l’impression d’avoir perdu mon meilleur ami ou même un membre de ma famille !
Tu vas manquer à beaucoup de monde ici à l’écurie et même à l’extérieur. Mais pour moi tu seras toujours là quelque part dans mon cœur et dans mes pensées.
Je te souhaite bon vent dans ta prochaine vie... Merci pour tout ce que tu m’as offert. Forlap, je t’aime vraiment fort... tu me manques déjà tellement.”
La rédaction de GRANDPRIX adresse tout son soutien à Grégory Wathelet, à la propriétaire de Forlap Judith Gölkel, à toute l’équipe du cavalier belge, ainsi qu’à tous ceux qui ont croisé le destin de ce cheval d’exception.