“Mon écurie est d’une qualité plus exceptionnelle que jamais”, Marc Dilasser
Le week-end dernier, Marc Dilasser a permis à Make My Day du Gèvres d’effectuer de brillants débuts en Ligue des nations Longines (LNL) à Ocala. Le Breton revient sur la performance de cette grise, en passe de devenir la figure de proue de son écurie qu’il estime mieux pourvue que jamais en chevaux capables d’obtenir des résultats à haut niveau. Il livre aussi ses impressions sur le concours floridien ainsi que son avis sur la LNL, sans oublier d’évoquer ses objectifs pour la saison en concours.
Samedi dernier, à Ocala, Make My Day du Gèvres, votre jument de dix ans, a montré de très bonnes choses dans sa toute première épreuve par équipes de label 5*, qu’elle a conclue avec une faute au total des deux manches. Quel est votre regard sur sa performance?
Je suis reparti de ce concours avec un très bon sentiment, et de nombreuses indications pour la suite de la saison. Je prends toujours un immense plaisir à représenter l’équipe de France, et ce qu’a montré ma jument m’a évidemment ravi. Son résultat est d’autant plus positif que le niveau de la Ligue des nations Longines (LNL) est relevé! En première manche, il y a eu de nombreuses fautes, notamment dans le triple, en partie à cause des ombres présentes sur la piste (pour sa part, le Français a mis à terre une brique du mur précédant le double, ndlr). Je suis très satisfait du comportement de Make My Day en seconde manche, où elle était très relâchée et a montré une qualité de saut exceptionnelle.
Le CSIO 5* d’Ocala a semblé susciter plus d’engouement cette année que lors de sa première édition, en 2024. Qu’avez-vous pensé de l’événement dans son ensemble?
Le site d’Ocala est tout simplement impressionnant! Je ne veux pas avancer de chiffre précis, mais une chose est certaine: il compte des milliers de boxes en dur, des dizaines de pistes, tant intérieures qu’extérieures, ainsi que mille cinq cents chambres d’hôtel. Tout est vraiment “à l’américaine”. Surtout, les installations dédiées aux chevaux sont exceptionnelles. Les boxes, immenses, sont équipés de tapis en caoutchouc épais, et des aires de détente climatisées sont mises à disposition!
Vous participiez là à votre première étape de LNL. Que pensez-vous de ce nouveau circuit lancé en 2024 par la Fédération équestre internationale (FEI)?
L’an passé, j’avais déjà été sélectionné pour la manche de Saint-Gall (qui avait été annulée en raison des conditions climatiques, ndlr), mais Ocala a été le théâtre de ma première participation effectivement à une épreuve de LNL. Je pense que ce circuit met les épreuves par équipes davantage en valeur, notamment par le biais des dotations, qui ont été revues à la hausse (par rapport à celles proposées sur l’ancien circuit des Coupes des nations de la FEI, ndlr). En outre, la tenue de quatre étapes seulement renforce l’engouement pour celles-ci. Néanmoins, je comprends les questionnements quant à l’étape d’Abou Dabi (tenue du 11 au 15 février, et qui a accueilli un plateau peu relevé devant un nombre spectateurs relativement faible, ndlr), qui se déroule très tôt dans la saison, alors que le circuit indoor bat encore son plein.
À Ocala, vous aviez également emmené votre fidèle Arioto*du Gèvres, avec lequel vous avez abandonné dans le Grand Prix, mais terminé troisième d’une épreuve à 1,50m avec manche gagnante. Quel a été votre sentiment avec lui lors de ce concours?Mon abandon dans le Grand Prix relève entièrement de ma responsabilité. J’avais décidé de ne sauter qu’une épreuve à 1,40m avec Arioto auparavant, Or, à quinze ans, il déborde toujours autant d’énergie et de détermination. Il était donc trop excité lors du Grand Prix. En revanche, dans l’épreuve du lendemain, il a sauté de façon remarquable, prouvant une nouvelle fois qu’il est exceptionnel. Incontestablement, il est mon cheval de cœur.
“Lorsque le chemin est bien tracé et que les résultats suivent, les sélections viennent naturellement”

Marc Dilasser va créer un programme adapté pour Arioto du Gevres afin de l'engager dans les compétitions où il est le plus compétitif.
© Guillaume Anjoran
Avez-vous pour objectif de voir Make My Day devenir votre jument de tête?
Tout à fait. Ses ses naisseurs et propriétaires, Monsieur et Madame Bastin (qui possèdent aussi Arioto, ndlr) et moi avons de réels objectifs sportifs à long terme avec Make My Day. Mon idée est qu’elle devienne ma jument de tête, et qu’Arioto soit là pour l’épauler. Ainsi, nous pourrons élaborer un programme de concours qui leur bénéficie à tous les deux. Concernant Arioto, je souhaite continuer à gérer sa carrière du mieux possible et à l’engager dans les compétitions où il se montre très compétitif. C’est lui qui me guidera. En tout cas, je suis ravi qu’à quinze ans, il m’arrache encore les rênes d’impatience au moment d’entrer en piste.
Pensez-vous viser une sélection pour les championnats d’Europe de La Corogne?
Mon ambition est d’établir le programme le plus pertinent possible pour permettre à Make My Day d’évoluer durablement à haut niveau, mais il est encore trop tôt pour dire si les Européens constitueront en eux-mêmes un objectif pour nous. Je me concentre avant tout sur le parcours à suivre pour pouvoir prétendre, un jour ou l’autre, à une sélection en championnat en sa compagnie. Avec l’expérience, j’ai appris que lorsque le chemin est bien tracé et que les résultats suivent, les sélections viennent naturellement.
Outre Make My Day et Arioto, vous pouvez compter sur Feeling Chance et Chamann Has pour sauter des épreuves à 1,45m. Comment jugez-vous leur progression? Quels sont vos objectifs avec eux?
Feeling est une jument d’une qualité exceptionnelle. Elle appartient toujours à ses naisseurs, Marie Bourdin et Antoine Dechance, et nous avons fait le choix de prendre notre temps avec elle afin de lui donner de l’assurance à 1,45 m et 1,50 m. Très respectueuse et généreuse, elle va commencer à aborder les épreuves d’un niveau supérieur. Quant à Chaman, il avait dû arrêter la compétition pendant un temps en raison de problèmes respiratoires. Avec ses naisseurs et propriétaires (la famille Hasle, ndlr), nous avions décidé de le laisser tranquille un moment, mais il semble désormais revenir à un très bon niveau. Je viens également de récupérer Secret Love NML (une jument de treize ans précédemment montée par Julien Épaillard et surtout Ludovic Gaudin, ndlr), avec lequel je me suis illustré dans le Grand Prix Pro Élite à 1,50m de l’étape du Grand National FFE / AC Print de Marnes-la-Coquette (le 9 mars, ndlr). En somme, j’ai un très bon piquet de chevaux, si ce n’est le meilleur de ma carrière.