Le puissant Jarnac s’est éteint à l’âge de vingt-huit ans
Le puissant Jarnac a poussé son dernier souffle à l’âge de vingt-huit ans, ainsi que StudForLife l’a relaté hier. Vu au plus haut niveau sous les selles de Reynald Angot, Timothée Anciaume puis Julio Arias Cueva, l’étalon alezan brûlé a aussi connu beaucoup de réussite à l’élevage, étant notamment le père du très performant Donatello d’Auge.

Jarnac est ici monté par Reynald Angot sur la piste de La Baule
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Hier, StudForLife a annoncé la mort de Jarnac à l’âge de vingt-huit ans. Le puissant Selle Français Originel avait effectué ses débuts en compétition sous les selles de Jean-Michel Lorin puis Karine Lorrain, avant de rejoindre les écuries de Marc Dilasser au milieu de son année de six ans. À sept ans, le fils de Ryon d’Anzex et petit-fils de J’T’Adore a été monté alternativement par le Breton et par Reynald Angot, qui en a repris les rênes de manière permanente à partir d’août 2004. Très vite, l’alezan brûlé s’est montré performant à 1,50m et plus. Ainsi, à huit ans seulement, il avait terminé deuxième du Grand Prix Pro 1 - équivalent de la Pro Élite d’aujourd’hui - de Franconville, septième de celui de Saint-Lô, puis quatrième de l’épreuve reine du CSI 4* organisé dans le cadre du salon du cheval de Paris, et encore quatrième de la compétition majeure du CSI 3* de Nantes! Affrontant ses premiers Grands Prix 5* en 2006, Jarnac a aussi remporté plusieurs épreuves internationales cette année-là, dont la Coupe du Roi au CSI 4* de Madrid. “Nous nous étions imposés devant Michel Hécart et Itôt du Château!”, s’est souvenu le champion du monde par équipes de 2022 pour StudForLife. “J’étais très content ce jour-là, notamment d’avoir réussi à devancer un cheval aussi rapide qu’Itôt. C’était vraiment une belle victoire et l’un de mes meilleurs souvenirs avec Jarnac. Il y en a eu d’autres, comme le Grand Prix du salon du cheval de Paris, où il s’était classé quatrième en 2005 et avait sauté de manière fabuleuse. C’était un cheval d’une qualité exceptionnelle, l’un des meilleurs que j’aie montés dans ma vie. Il avait un super mental.”

Jarnac dans son box du haras des M
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En 2007, Jarnac a rejoint le piquet de Timothée Anciaume, tous deux se classant troisièmes de l’épreuve majeure du CSIO 5* de Gijón cette année-là. Ils sont également montés sur la première marche du podium lors du Grand Prix du CSI 4* de Chantilly, en 2009, et avaient terminé quatrièmes du Prix de l’Europe lors du mythique CSIO 5* d’Aix-la-Chapelle quelques semaines auparavant, mais se sont aussi classés onzièmes du Grand Prix de Cannes (leur parcours initial est à revoir en bas de cet article). “Jarnac dégageait de la puissance, avait du respect, et sautait de manière spectaculaire”, a déclaré le cavalier. “Je garde le souvenir d’un cheval hors norme! Je n’en ai jamais monté d’autre qui m’ait donné autant de sensations, avec un tel passage de dos. Il était relativement lent à la base, et a mis un peu de temps à être vraiment compétitif, même s’il avait déjà connu de très bons résultats avec Reynald. Il a fallu beaucoup travailler son galop. Jarnac ne laissait pas indifférent. C’était un cheval gentil, posé, assez facile à vivre bien qu’étalon.” Le fils de Ryon d’Anzex a ensuite poursuivi sa carrière à partir de 2010 aux côtés de l’Espagnol Julio Arias Cueva. Le cavalier ibérique a monté Jarnac dans les Coupes des nations 5* de La Baule, Rome et Rotterdam, ne terminant jamais avec plus de cinq points. Le couple a également terminé septième de l’étape de la Coupe du monde de Göteborg, en 2011, ou encore douzième de l’épreuve individuelle majeure du CSIO 5* de Rotterdam avec seulement un point de pénalité quelques mois plus tard, avant de participer aux Européens de Madrid.

Jarnac a participé aux Européens de Madrid en 2011 avec Julio Arias Cueva
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Ayant pris sa retraite sportive en 2013, Jarnac a également connu du succès à l’élevage. Il compte pas moins de sept cent cinq descendants enregistrés dans la base de données du Système d’information relatif aux équidés (SIRE), dont cinquante indicés à plus de 140, et onze à plus de 160. Le meilleur d’entre eux est incontestablement Donatello d’Auge (SF, mère par Hello Pierreville), vainqueur de plusieurs Grands Prix 5* avec Julien Épaillard et crédité d’un ISO de 182 en 2023. Olympique Libellule (SF, mère par Papillon Rouge), monté comme son père par Timothée Anciaume, Usual Suspect d’Auge (SF, mère par Papillon Rouge), qui a lui aussi remporté plusieurs Grands Prix 5* avec Julien Épaillard et Quitador Rochelais (SF, mère par Unau du Fonteny), vu à haut niveau avec Gustavo Arroyo et Sergio Alvarez Moya, ont tous trois obtenu des indices de plus de 170.