De grands entretiens avec Steve Guerdat, Pauline Basquin et Andrew Nicholson, et un portrait d’Édouard Coupérie au sommaire du magazine GRANDPRIX

SPORT

“J’aurais aimé gagner une deuxième médaille d’or, mais il me reste peut-être quelques jeux à vivre”, Steve Guerdat

Steve Guerdat mûrit. C’est en tout cas le sentiment qu’il laisse à qui savoure la chance de partager une conversation avec lui. Interlocuteur engagé, passionné et exigeant, le Suisse ne mâche pas ses mots quand il aborde les sujets qui lui tiennent à coeur. Et tant mieux. En revanche, il semble peut-être plus enclin que jadis à savourer les bons moments, notamment ceux qu’il s’offre et dont il régale ses fans dans tous les plus beaux concours hippiques de la planète. “Tout le monde sait à quel point je suis intransigeant avec moi-même, mais je suis très fier et heureux de cette médaille d’argent gagnée à Paris avec Dynamix de Bélhème, et j’ai eu un peu de mal à comprendre pourquoi tant de gens ont semblé déçus et dit que j’avais raté mes JO… ”, dit-il. On ne peut qu’acquiescer. De fait, bien des nations aimeraient pouvoir compter sur un leader aussi régulier dans les grands rendez-vous. Sans doute plus apte à relativiser qu’autrefois, le père de famille établi à Elgg, dans le canton suisse de Zurich, semble plus que jamais concentré sur ce qui compte vraiment à ses yeux: s’améliorer et se faire plaisir en concours, former de nouveaux chevaux et prendre soin de ses proches, autant que son temps le lui permette. Numéro deux mondial, à la tête d’une écurie de rêve, Steve Guerdat continue peut-être tout simplement à sculpter la meilleure version de lui-même.

 Édouard Coupérie, l’homme derrière le costume du nouveau boss

Nouveau sélectionneur de l’équipe de France de saut d’obstacles, Édouard Coupérie est tout sauf un nouveau venu. Au contraire, même, puisque l’on pourrait lire sa promotion comme un aboutissement logique et mérité, le Seine-et-Marnais ayant secondé les deux derniers chefs d’équipe, Thierry Pomel et Henk Nooren, durant cinq ans. À soixante-huit printemps, cet ancien cavalier de haut niveau, qui semble avoir été fortement plébiscité par ses pairs encore en activité pour occuper le poste, va donc devoir endosser le costume du boss. Portrait d’un homme travailleur, consciencieux et discret, dont l’itinéraire et le témoignage de sa fidèle épouse, Sylvie, laissent tout de même poindre une certaine sensibilité, qui pourrait l’aider à imposer son style dans cette nouvelle fonction.

 “J’ai accepté l’idée d’avoir fait mon temps en piste”, Andrew Nicholson

Grande figure du concours complet qui s’est illustrée à partir du début des années 1980, Andrew Nicholson est l’un des cavaliers les plus titrés de tous les temps dans cette discipline. En l’espace de près de quarante ans de carrière, il s’est constitué un palmarès éloquent, comptabilisant trois médailles par équipes aux Jeux olympiques sur six participations, trois médailles – dont une individuelle – aux championnats du monde et plusieurs victoires en CCI 5*-L. Retiré du plus haut niveau depuis 2021, le Néo-Zélandais de soixante-trois ans continue de performer très occasionnellement jusqu’en 3*, en parallèle de ses activités de coaching, notamment auprès de l’équipe de Suisse. Pour GRANDPRIX, le champion a accepté de revenir sur sa carrière et sa nouvelle vie, offrant un regard acéré sur une discipline dont il a suivi l’évolution durant plus de quatre décennies.

 “Je suis heureuse d’être reconnue pour l’équitation que j’ai à cœur de pratiquer”, Pauline Basquin

Bien installée aux commandes du dressage tricolore, Pauline Basquin n’a pas fait que représenter la France l’été dernier aux Jeux olympiques de Paris. Plus que la nouvelle coqueluche du public, la cavalière du Cadre noir de Saumur est devenue une ambassadrice d’une certaine vision de l’équitation; peut-être même une réponse, parmi d’autres, aux critiques émises à l’encontre d’une discipline qui cherche les clés de son avenir. Entre son expérience olympique, la suite de la carrière de son fidèle Sertorius de Rima*IFCE, sa relève et ses ambitions pour elle et pour son sport, la Bretonne s’est confiée.

 “Ce ne sont pas les médailles qui comptent le plus, mais la satisfaction de voir son travail payer”, Matis Cogniet

À seulement sept ans, il confiait à sa mère son rêve: conquérir les championnats d’Europe. Un objectif ultime atteint puisque Matis Cogniet, tête brûlée mais tête bien faite, a clôturé ses années Poneys en beauté l’été dernier en rapportant non pas une, mais deux médailles des Européens de concours complet de Westerstede, en Allemagne, aux rênes de Gimmick de Blonde. S’il a déjà réalisé l’un de ses rêves, rien ne semble pouvoir freiner ce jeune passionné de seize ans, qui vise désormais plus haut. Entamant le prochain chapitre de sa carrière avec son nouveau partenaire britannique, Vivendi Hero, Matis Cogniet peut aussi compter sur le soutien indéfectible de sa famille et de son employeur, Christopher Six, qui lui offrent toutes les armes pour sa nouvelle aventure chez les Juniors.

ÉLEVAGE

Quand Ellipse rime avec élite

L’affixe d’Ellipse fait de plus en plus parler de lui. Non seulement présent chaque année ou presque sur le podium des championnats de la Société hippique française, à Fontainebleau, lors de la Grande Semaine de l’élevage, il s’invite de plus en plus souvent sur la scène internationale. Si, aujourd’hui, FBI d’Ellipse et Étincelle d’Ellipse portent haut les couleurs de l’élevage sous les selles du Breton Robin Le Squeren et de l’Égyptien naturalisé Belge Abdel Saïd, plusieurs autres produits de l’affixe devraient prochainement faire parler d’eux… À commencer par un certain Giorgio!

 Casago sur les traces de son père

Grand espoir du cavalier italien Piergiorgio Bucci, Casago a dû renoncer l’an dernier à sa carrière sportive. Une chance pour les éleveurs français, qui ont vu débarquer le gris en Normandie où il a sailli plus de cent soixante-dix juments en un peu plus de trois mois au cours de la saison de monte. Mariage du sang du champion international Casall avec celui, précieux lui aussi, de Carthago, Casago s’annonce comme l’une des stars de l’année.

Le Selle Français facilite ses éleveurs dans leurs recherches d’étalons

Une base de données en ligne regroupant tous les étalons approuvés et donnant surtout la possibilité de rechercher un reproducteur en combinant de multiples critères: voilà ce que propose l’outil que vient de lancer le Stud-book Selle Français. Dans cette nouvelle mouture de leur site internet dédié aux mâles agréés, les équipes du registre hexagonal ont eu à cœur de centraliser toutes les informations disponibles sur les reproducteurs afin de les rendre plus accessibles aux éleveurs.

STYLE & CULTURE

Le prix Pégase donne des ailes à la culture équestre

Chaque année, le Prix Pégase met à l’honneur des ouvrages qui célèbrent le cheval sous toutes ses facettes. De la science à l’histoire, de l’art à l’éthologie, cette distinction unique récompense les auteurs passionnés qui font vivre la culture équestre. Mais au-delà des honneurs, elle soulève une question essentielle: comment donner davantage de visibilité à un pan entier du patrimoine culturel? Focus sur un prix littéraire à part, où se croisent écrivains, cavaliers et chercheurs, unis par un même objectif.

AUTRES

Quel soutien nutritionnel pour des chevaux voués à la reproduction?

Bien nourrir son cheval quelles que soient les étapes de sa vie est la préoccupation de tous les équitants. Équilibre entre apports et dépenses, équilibre entre excès et carence, dosage des vitamines et oligo-éléments, contrôle des acides gras polyinsaturés, harmonie des chaînes d’acides aminés, analyse de la surproduction d’insuline, vérification des immunoglobulines… Si les besoins nutritionnels d’un cheval varient en fonction de la nature et de la fréquence de ses activités, qu’en est-il des équidés voués à l’élevage? Autrement dit, comment bien nourrir son étalon, sa jument et son poulain?

 Qui dit problèmes respiratoires dit gestion à long terme

Les chevaux sont particulièrement sensibles aux problèmes respiratoires, qu’il s’agisse d’inflammation, d’allergie ou d’infection. C’est d’autant plus vrai en cette saison où l’air froid peut provoquer une irritation importante des bronches. Selon l’Institut français du cheval et de l’équitation, les inflammations chroniques des voies respiratoires profondes représentent d’ailleurs la deuxième source de contre-performance après les affections locomotrices chez les chevaux de sport. Ces atteintes, véritables cercles vicieux pour les propriétaires et leurs partenaires, ont malheureusement tendance à évoluer en maladies chroniques avec des symptômes persistants dans le temps. Pour autant, une gestion éclairée du mode de vie de sa monture peut permettre de soulager ces manifestations physiques et physiologiques.